ciété actuelle. Monter l'échelle sociale, avoir une position veut dire: collaborer. Collaborer à la destruction atomique prochaine, collaborer au capitalisme, collaborer au communisme, collaborer avec les Autorités et leur chuchoteuse rusée la TV. Vous pouvez nous appeller des anti-professionalistes. Nous ne pouvons nous imaginer un poste, un Job (comme disent les arrivistes populaires) qui n'ait pour conséquence de prolonger les circonstances désastreuses dans les-quelles nous vivons. L'ouvrier produit des objets de jouissance méprisables dont le capitaliste tire cependant un bon prix; l'employé administre les victimes de la bureaucratie; on fait un 'mauvais usage des inventions techniques et scientiifiques, on les utilise à des fins militaires. * * * Le Provo asocial est le seul rayon de lumière. Ses actions sont les bâtons dans les roues du train du progrès qui roule à une allure telle, qu'il ne voit pas la bombe placée entre ses rails. Nous savons bien que l'attitude du Provo, telle que le Dr. Buikuizen l'a décrite dans sa thèse de doctorat, c-à-d. l'attitude d'une certaine espèce de blouson noir, n'est pas encore parfaite. M. Buikhuizen écrit: « Le Provocisme n'est pas l'expression de la révolte contre la société actuelle car les Provos attachent encore trop d'importance à leur situation, le provocisme est un passe-temps pour eux». A notre tour, nous considérons le Provocisme comme la révolte par excellence contre la société et nous expérons que le Provo deviendra conscient du fait que sa situation le dégrade au point de devenir un des rouages de la machine infernale qu'est la société actuelle. Nous plaidons pour un Provocisme foll-time. Nous voulons contribuer à l'évolution de l'expression « Provo = blouson noir provocateur » vers celle « Provo = anarchiste dangereux pour l'Etat ». Aujourd'hui le Provo s'occupe, non sans mérite d'ailleurs, à provoquer la police, à causer des bagarres Place du Palais Royal, à déposer des pétard dans les boîtes aux lettres; demain il devra considérer la police comme un adversaire véritable, envahir le Palais Royal, déposer enfin des bombes dans la boîte aux lettres de l'édiifice de la Sûreté Intérieure. Car seule la masse des jeunes badauds et provocateurs peut se mettre en mouvement. Ce sont eux qui sont susceptibles de se révolter et non la classe dite « ouvrière » qui est liée pieds et mains au système social actuel. Les Provos sont la dernière classe révolutionnaire (parmi les provos nous rangeons aussi les beatniks, pleiners etc.). 43
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