Interrogations - anno IV - n. 12 - ottobre 1977

DANIELE MADRID A une exception près, il n'y a pas de titulaire de fonction ou de responsable chez les provos. La seule responsabilité est dictée par des raisons pratiques: il s'agit de la conservation en état de bon fonctionnement àu matériel d'imprimerie. La propriété n'existe pas au sein du groupe. Les provos vivent la porte ouverte. Tout est collectif. Il n'y a que l'imprimerie qui soit fermée à clé. Qui a sommeil entre et se couche. Qui a faim mange. Il est vrai que les provos sont souvent placés devant des problèmes d'autodiscipline. Certains oublient de fermer l'électricité, d'autres salissent les locaux et ne nettoient pas, certains ont tendance à vivre en parasites, il y a des égoïstes qui mangent tout ce qui existe au logis sans penser aux autres, il y a des voleurs aussi, qui s'en vont avec la caisse ,de Révo ou avec le saè d'un copain ... A Bruxelles, comme ailleurs, je crois que la grande faiblesse des provos a été de ne pas avoir su résoudre ces problèmes, par peur de se montrer trop autoritaires. Au sein de la foule àe provos qui viennent participer aux happenings du samedi et aux réunions de rédaction de Révo se forme un noyau d'activistes. La composition de ce noyau change fréquemment. Entre le début de 1966 et la fin de 1968, il n'est demeuré que trois personnes de façon permanente. C'est ce noyau qui prend la plupart des initiatives et assure le travail régulier. Il s'agit de tenir la permanence du lundi soir, de préparer les happenings, de veiller aux abonnements de la revue, de maintenir le contact avec la presse, la radio, la TV, d'assurer la liaison avec les provos des autres villes, les groupes anarchistes traditionnels, les organisations pacifistes et anti-autoritaires. En 1967, les provos bruxellois louent une maison où ils installent une bibliothèque (!livres et revues), un centre de diffusion de la presse libre (publications provos, underground, anarchistes et pacifistes) où les diffuseurs viennent s'approvisionner. L'imprimerie provo est mise à la disposition de tout groupe ou individualité révolutionnaire, ou de recherche alternative. (Un groupe trotskyste, sans doute mécontent de pouvoir user librement du matériel, viendra nuitamment voler une des machines à polycopier). Le fonctionnement de cette maison, ainsi que la création et la mise à jour àe .fiches et d'archives seront également assurés par le petit noyau de provos «professionnels». 40

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==