DANIELE MADRID libre circulation des idées, de l'information et de la créativité est un des objectifs de la presse souterraine. Il faut cependant trouver un moyen d'empêcher les marchands de mass media de piller la presse underground. La solution est la création d'un copyright underground: toute revue membre du syndicat a le droit de reproduire toute information ou article paru dans une autre revue affiliée. Les revues extérieures au syndicat peuvent également reproduire des articles de la presse underground, à condition d'en faire la demande, d'en indiquer l'origine et de signaler l'existence du copyright. La rédaction d'une revue provo est presque toujours ouverte, avec des réunions de rédaction régulières aux-quelles n'importe qui peut participer. Au cours de ces réunions, on lit le c.ourrier, on procède au choix des articles, on se partage le travail matériel: confection de la maquette, illustrations, frappe des stencyls, impression. L'assemblage, le pliage, l'agrafage se font en groupe. * * * Les provos ne forment pas un mouvement, ou une organisation, structuré, si bien qu'ils ne disposent pas d'un centre. Comme ils agissent essentiellement sur le plan de la cité, leur presse est locale. D'oü le foisonnement des revues provos. La première revue provo qui parait en Belgique, en 1965, est le « Happening News», périodique édité à Anvers par des artistes avant la naissance des provos, mais que ceux-ci vont rapidement influencer. Voici un extrait d'un article publié en fin d'année 1965: « Tout l'appareillage de l'information est empoisonné. On vous trompe. Vous suivez des yeux. Vous êtes déjà stéréotypé. Vous manquez de fantaisie. Vous êtes angoissé. Vous vivez sous Je harvais. Vous êtes vermoulu, aveuglé, asservi. La radio, la TV. l'auto sont devenus vos amours. C'est pourquoi il faut un nihilisme et une destruction pour construire à nouveau. Pour l'instant le nihilisme est étroitement lié au happening, révolte artistique contre la société». En avril 1966, un groupe d'écrivains flamands qui publiaient les revues littéraires Mep et Bok, lancent la revue Revo et introduisent l'action provo dans les rues de Bruxelles. Queloues mois plus tard parait Révo en français. Les deux revues, dont les rédactions sont distinctes, utilisent la même boite postale, le même matériel et le même local. Mep, édité à Denderleuw s'intitule « revue du provotariat littéraire». A Gand sont publiées les revues Eindelijk (qui paraîtra de 38
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