DANIELEMADRID un rôle actif imprévu. Il peut servir de point de départ à une discussion entre provos et passants. Lorsque Zo d'Axa présente un âne blanc baptisé Nul comme candidat aux élections, et qu'il le promène solennellement à travers Paris, il agit en précurseur des happeners provos. (Fin du XIXe siècle). «Provocation» est le nom donné par les provos à leurs pamphlets et à leurs tracts. Dans certaines villes, notamment à Bruxelles et Amsterdam, les « provocations » sont numérotées. La fréquence de parution varie suivant les villes. Elle dépend de la vitalité du groupe, et aussi de ses possibilités d'emploi d'une machine à stencyler. Tout happening prévu est généralement accompagné d'une «provocation» explicative. A Bruxelles, il y eut un grand nombre de happenings et de provocations. Citons en vrac: sur le militarisme (appel à la désobéissance, problèmes des objecteurs de conscience, perturbation de fêtes, défilés et expositions militaires); sur la guerre au Vietnam; sur l'installation du SHAPE en Belgique; le franquisme; les pollutions de la ville; les pollutions alimentaires; la société de consommation; la publicité; la T.V.; la Saint Nicolas et les jouets guerriers; la mauvaise organisation de la Sécurité sociale (mendicité déguisée en colportage des vieux et des infirmes); la censure; la querelle linguistique; la police et la gendarmerie; les maisons de correction; l'enseignement; les élections; Chypre (à l'initiative d'un provo cypriote); mise en question de l'art, de la littérature-lure et de la culture-lure. La provocation est fréquemment illustrée par une caricature. C'est parfois une bande dessinée, ou encore un dessin. Toujours avec une certaine recherche dans la présentation. A Bruxelles, il y eut une constante volonté de rédaction simple, de façon à rendre le texte compréhensible par tous (vocabulaire courant, rejet des jargons politiques ou philosophiques). * * * Les revues provos sont nombreuses, mais leur périodicité est irréguliJère. Certaines disparaissent après le premier numéro. Le grand problème est d'ordre financier. Les revues se vendent dans les rues ou dans les cafés. Il y a très peu d'abonnés. L'argent est rare dans les groupes. Nombre de provos n'ont pas de travail régulier. Ils font la plonge, sont coursiers, prê36
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