DANIELE MADRID devrait être complétée par les extraits de journaux et publications à sensation, et aussi par une chronique des événements. L'action provo est avant tout basée sur la vie de la cité et pour le moment immédiat. C'est une protestation et une dénonciation instantanée des abus commis par les autorités. C'est aussi un appel à la population pour qu'elle prenne son existence en main. Le provo n'est pas un théoricien échafaudant des systèmes; c'est un protestataire, un activiste de la révolte. Il se méfie des thèses, des idéologies, car celles-ci se révèlent à la longue nuisibles, pour les individus comme pour la société. S'il fuit les théories et les discussions byzantines à propos des « bons auteurs», le provo se passionne pour l'étude minutieusç: des problèmes propres à la cité, problèmes que pose la société d'exploitation et de consommation. Pour chaque problème concret, le provo se documente sérieusement, puis informe la population. Il met la situation en évidence et dénonce ceux qui en portent la responsabilité. Pour ce faire, il utilise une revue, ou des brochures, s'il en a les moyens, mais toujours des tracts ( « provocations ») et des happenings. Il ne se limite pas au rôle de dénonciateur ou de critique négatif, il propose en même temps une solution possible au problème soulevé et la met immédiatement en pratique. Ce sont les « plans blancs ». Le premier et le plus connu est celui des « Witte fietsen plan » (Les vélos blancs). Il s'agissait de remplacer le trafic automobile urbain par une circulation de vélos. Ces bicyclettes, peintes en blanc, sont mises à la disposition du public. Qui a besoin d'un vélo l'emprunte, se rend là où il veut aller et le met à nouveau à la disposition du premier venu. Le plan des « vélos blancs» prévoyait l'achat par la ville de 20.000 vélos par an. Ce plan, les provos le mettent en pratique en plaçant quelques vélos blancs en circulation. Plusieurs happenings sont organisés sur les thèmes du trafic urbain et des vélos publics. Un article parait dans Provo N° 2: « Le plan provo des révos ». La provocation n° 5 est un exposé du plan. La réponse des autorités ne se fait pas attendre. La police saisit les vélos blancs mis à la disposition de la population par les provos, sous prétexte qu'ils ne sont pas attachés et qu'ils sont donc abandonnés. Les vélos blancs ne tardent pas à apparaitre sur toute l'étendue de la Hollande et de la Flandre. En Belgique, les vélos blancs sont immédiatement saisis par la police, sauf à 34
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