MOUVEMENT ETUDIANT JAPONAIS - avec concerts et représentations cinématographiques -, conférences, débats, mise en place d'une sorte de justice populaire pour juger les professeurs, défence des locaux contre la police, etc. Et aussi affrontements entre étudiants (tout d'abord entre anti-PC et communistes, puis entre trotzkystes). Ces luttes étaient caractérisées par leur violence et le grand nombre de participants (sans précédent dans l'histoire des mouvement étudiants). Il y eut environ 25.000 arrestations d'étudiants et de jeunes ouvriers au cours des années '67 à '69. * * * On est frappé par le caractère radical et par l'ampleur du mouvement. Mais quel est le fruit révolutionnaire de ces luttes? Peu de choses. Elles n'ont pas empêché la reconduction du Traité de Sécurité entre le Japon et les Etats-Unis. Elles n'ont pas ébranlé les assises du gouvernement. Elles n'ont pas modifié le fonctionnement des Universités. Pourquoi? Il faut mettre en avant la stabilité politique, la prosperité économique. Et aussi la faiblesse du mouvement étudiant luimême, malgré son apparente fureur. S'il est vrai que, dans une certaine mesure le mouvement étudiant correspondait au sentiment populaire contre les Etats-Unis et contre la guerre du Vietnam, il était lui-même isolé de la population et n'entretenait des relations qu'avec quelques jeunes ouvriers, solidaires des actions menées par les étudiants radicaux. A cette époque, il n'y avait ni crise politique, ni crise économique annonciatrices de période révolutionnaire. L'attente de l'événement pour 1970 n'était qu'une illusion entretenue par la propagande. Les ouvries étaient satisfaits de leur niveau de vie, résultat du développement rapide de l'économie. Le chômage avait disparu. Pour la première fois, la peur de la faim était effacée. Les salaires se rapprochaient de ceux en vigueur en Europe occidentale et la durée du travail commença à diminuer. Pour ce qui était de la consommation, l'augmentation était considérable. Si bien que les travailleurs croyaient en une prospérité continue et estimaient que les récessions étaient des phénomènes périodique, mais temporaires. Pour les travailleurs, le mouvement étudiant était un événement qu'ils suivaient à la télévision, un phénomène étranger. Pour le gouvernement, il n'annonçait pas une crise prérévolutionnaire dangereuse, quand bien même il posait un difficile problème d'ordre public. 23
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