JEU INTERNATIONALISTE * * * En pleine guerre, sous les bombes, l'effort de connaissance des éditeurs de War Comentary (succédant a Spain and the World) ne cesse pas. Avant toute chose, il s'agit de ne pas se laisser entraíner par les torrents de mensonges, accompagnement naturel des haines et des combats. Un effort qui pourtant ne s'imagine pas triomphant. Tout est difficile, lent, incertain, précaire. Marie-Louise Berneri, qui, avec Vernon Richards et l'équipe de Freedom Press, anime le journal, le dit explicitement: ·« Nous ne pouvons batir avant que la classe ouvriere ne se débarrasse de ses illusions, de son acceptation des patrons et de sa foi dans les chefs. Notre politique consiste a l'éduquer, a stimuler ses instincts de classe, et a enseigner des méthodes de lutte. C'est une tache dure et longue, mais a ceux qui préferent des solution plus simples, comrne la guerre, nous soulignerons que la grande guerre mondiale' qui devait mettre une terme a la guerre et sauver la démocratie, n'a produit que le fascisme et une nouvelle guerre; que la guerre présente provoquera sans nul doute d'autres guerres, tout en laissant intacts les problemes fondamentaux des travailleurs. Notre fac;on de refuser de poursuivre la tache futile de rapiécer un monde pourri, et de nous efforcer d'en constnlire un neuf, n'est pas seulement constructive, elle est la seule solution » (1). 11 ne s'agit pas d'incantations a la paix, mais de suivre l'actualité et d'en extraire chaque jour la lec;on, de dénoncer les bourrages de cranes, de rappeler par des exemples immédiats et évidents que la Grande Bretagne est un empire qui regne sur des peuples esclaves, que les Etats-Unis vont mettre a pro.lit leur entrée en guerre pour étendre leur aire de puissance, que la Russie Soviétique est un totalitarisme qui écrase prolétariat, paysannerie et peuples; que les mots perdent tout sens quand un Tchang Kai Chek, tyran hier devient gran démocrate le lendemain ..., que les idéologies couvrent des intérets indéfendables. « Ne nions pas que ... l'opinion américaine, et peut-etre Roosevelt lui-meme, n'exprime pas une véritable sympathie pour les démocraties. L'opinion des masses - ou plutót ce que la presse leur fait croire -, n'a rien de commun avec les intérets combinés des capitalistes et des impérialistes qui déterminent la conduite du pays. Mais on doit reconnaitre (1) « Neirher East nor West » - Freedom Press - Londres 1952. 5
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