pétent et consciencieux, que je ne bois pratiquement pas d'alcool et ne fume pas. J'énumere quelques-uns des motifs qui m'ont poussé en 1959 a prendre le risque de franchir illégalement la frontlere, de demande, a quitter le pays en 1964 et 1966 et d'adresser de nouveau la meme demand au Présldlum. 1. Le bas niveau des salaires. Je puis déclarer en toute responsabilité que j'ai travaillé les meilleures années de ma vle pour une croüte de paln. 2. L'absence totale de droits de l'ouvrier face a /'arbitrafre de l'administration, du fait de /'absence de syndicats libres. Ainsi, par exemple, en septembre 1974 f'ai été obligé de travail/er le samedi et le dimanche sans toucher aucun salaire. Le syndicat, auquel je me suis plaint, a pris le partl de l'admfnlstration. Des cas de ce genre peuvent etre cités par dlzaines. 3. L'absence de tribunaux indépendants et objectifs. C'est seulement pour ce motif qu'en automne 1966, a Bakou, le Juge AL/EV a pu me déclarer coupable soi-disant pour une tentatlve de franchir il/également la frontiere. C'est le KGB d'Azerbaidjan qui a /nstruit cette affaire, et ALIEV s'est démené comme II fallait sans se gene, quant au respect des regles de procédure. 4. L'attitude cruelle et humillante pour la dignlté humafne de l'administration dans les camps de travail. Je pu/s en parler en connaissance de cause, puisque j' ai passé de longues journées dans les cachots gelés du camp n. 8 de /'Administration pénitentiaire d'Omsk. La, outre les contraintes habftuelles par' la fafm et le froid, on m'a refusé a boire pendant trols jours, sur les lnstructions du ma/or POLYAKOV. 5. La tendance de plus en plus fréquente du KGB a uti/iser la psychiatrie pour renforcer ses moyens d'enquete et de coercition. Ainsi, en automne 1966, le capitalne TALANOV, interrogateur du KGB d'Arzerbaidjan, m'a envoyé a l'hopital psychlatrique parce que je ne me reconnaissals pas coupable. C'est de toute fa9on ce qu'il ma déclaré au moment de /'envol. Lorsque, quittant /'hopital apres 20 jours d'internement, je refusai a nouveau de me reconna7tre coupable, TALANOV mena<;ade m'y renvoyer. En automne 1972, a Omsk, le lieutenant-colonel OUDOVYDTCHENKO donna l'ordre de m'interner dans f'hopital psychiatrfque, et le médecin-chef de cet hopital, qui n'avait jamais posé les yeux sur moi, donna des instructions pour me faire interne, dans le pavillon des malades violents. Par bonheur, la doctoresse de 136
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