Interrogations - anno IV - n. 11 - luglio 1977

1. LEONID MIKHAILOVITCH SERY, Ukrainien, né en 1936, habite avec sa femme _et ses six enfants a Odessa, oul. Frounze 199, appt. 128. Dans son appel aux gouvernements des pays occidentaux et aux organisations humanitaires internationales, L. SERY déorit 1 dans le détail la s,ituation matérielle de sa fa. mille, il cite de nombreux cchiffres. Le texte reomplet de .l'appel fait l'objet de l'annexe 1 (") a ce document. Leonid SERY écrit notamment: « ... Je travaille comme tourneur dans les chantlers de réparation maritimes du port de peche d'llitchev ... Ma femme ne travaille pas, puisque nos enfants sont encore petits ... Apres tous les achats et les prélevements, il nous reste pour f'allmentation de 15 a 20 Roubles par personne et par mois. Nous avons toujours faim, et, en out re, les plus faibles tombent mal ades.... Les médecins disent que nos organismes sont tres affaiblis, épuisés. C'est pour cela que nous prenons froid. Nous manquons de vitamines et de matieres grasses, et c'est pour cela que nos taux d'hémoglobine sont faibles, que nous avons des évanoulssements et que nos enfants sont rachitiques. Tout cela est le résultat d'une mauvaise alimentation. Mais si vous vous alimentez correctement, nous disent-il, vous vous porterez tous bien ... Malgré toutes les difficultés et les privations, je m'efforce tout de meme de travailler mieux, peut-etre arriverai-je ainsl a faire fléchir mes chefs pour qu'ils me permettent de gagner suffisamment afin de pouvoir nourrir ma fami/le nombreuse. Je remplis la norme a 140-150%, on ne me donne pas de travalf au-dela. Je ne bois pas, ne fume pas, je ne fais pas d'absentéisme. Ce que représente le processus pénible, humiliant et inutile de la correspondance en Union Soviétique, seul ceux qui y vivent peuvent le comprendre. fci on fait beaucoup de réclame autour des lettres des travailleurs, mais en réalité on ne demande aux travailleurs leur avis sur ríen, on ne fait méme pas attention a leur plaintes, /eurs protestations, leurs revendications. Et s'ils ont affaire a un client particulierement obstiné, on peut fui dire: "Vous aves des pensées malsaines et nous pouvons vous en guérir ". C'est comme cela qu'ils m'ont parlé a Moscou, au Comité Central du PCUS. Tandis qu'a Kiev, devant le batiment du Comité Central, ils ont envoyé une ambulance pour enlever ma femme qui y était venue pour se plaindre. Mals, (*) Les annexes dont falt état M. Tourtchlne ne sont pas données lcl (N.d.R.). 134

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