JEU INTERNATIONALISTE les porte-parole de la U.N.E. appellent la.ches les eixlés espagnols qui se refusent d'entrer dans les rangs de leurs guérillas qui prétendent reconquérir l'Espagne l'arrne au poing? C'est nous qui portons le drapeau de l'unité de tous les Espagnols amants de la liberté et de la République. C'est nous qui, dans un Front Populaire, avons défendu la République, une République que l'U.N.E. considere marte. C'est nous qui disons aux Anglais, aux Américains, aux Russes et a tous les peuples démocratiques du monde - et tres particulierement aux Espagnols exilés en France - que l'on doit tenter de libérer l'Esoagne en évitant une nouvelle tuerie cruelle entre Espagnols » (7). Que d'illusions, que de vaines et gloriolantes espérances, quel manque de connaissance des motivations qui déterminaient la politique des Etats « démocratiques ». Le livre de José Borras dont nous avons extrait cette citation ahonde en enfantillages de ce type et en guimauve littéraire, aux lieux et place d'une difficile mais indispensable analyse des con,ionctures politiques internationales. La garde est baissée devant la froide détermination des Etats, égo'istes par nature. Apres les désillusions, inévitables, viendront les aventures lancées a coups de jeunes, a coups de morts et d'arrestations, un prix aussi mal calculé que l'était la croyance en des gouvernements bourgeois démocratiques animés des meilleurs intentions ... Car le mouvement libertaire espagnol, du moins dans ce qu'il déclare offi.éiellement, n'a rien appris de ce que vaut « l'antifascisme » national ou international: « Une des constantes qui ont nettement marqué le comportement politique des partis et organisations exilés a été de croire - et de faire croire - que si les antifascistes espagnols perdirent la guerre civile et s'ils ne sont pas encare parvenus a abattre la dictature franquiste, la faute en est aux puissances étrangeres » ('8). S'agit-il d'une interprétation particuliere, marquée par les circonstances propre au conflit ibérique? 11 ne le semble pas, car nous retrouvons ce raisonnement, non plus a chaud, mais comme expression naturelle d'un courant de pensée, chez nombre de militants, et a propos d'autres guerres. Ainsi, sous la plume d'un excellent militant asturien, Ramón Alvarez, quand il parle d'Eleuterio Quintanilla, organisateur et propagandiste (7) José Borras - « Politicas de los exiliados españoles - 1944-1950 » - Ruedo Iberico - Paris 1976. (8) Ibidem - p. 23. 9
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