Interrogations - anno II - n. 3 - giugno 1975

DOSSIER CHILIEN La volonté polltlque doit s'imposer sur le plan tactique (agglutlner un maximum de secteurs sociaux, méme si leurs perspectlves ne sont pas solldaires, pour contrebalancer les pouvoirs de !ait des couches sociales privilégiées), et aussi dans le domaine stratégique (créer des bases, des nouvelles structures, indispensables pour stabillser le pouvoir politique nouvellement installé). Appeler au rassemblement de tout ce qui est contre le passé, contre l'ollgarchie ; installer des hommes sQrs aux postes clés, contrOler les admlnistratlons, créer de nouveaux services. Cette volonté polltlque s'afflrme, au cours de la premiére année de la Présidence Allende, dans une ambiance plutOt favorable. Dans ce laps de temps, une profonde refonte des mécanismes économiques est réalisée. Jusqu'á la fin de l'année 1971, la plupart des grandes réformes bénéficient de l'appui d'une maJorité parlementalre confortable, alors que l'Unlté Populalre ne controle ni la Chambre, ni le Sénat. La natlonallsatlon du culvre, par exemple, est votée á la quasi unanimité des volx. Allende recoit l'appui presque constant du groupe démocrate chrétien - le P.D.C. demeurant le partl le plus voté ·- pour falre passer ses projets de lo!. Ce soutlen résulte bien entendti de multiples et constantes négociatlons. A tous les niveaux. Dans tous les domaines. Depuis l'accord passé entre la démocratie chrétienne et le candidat á la Présidence (avant le nécessaire vote des Chambres, puisque Allende n'a été porté que par un bon tlers des su!!rages), et qui garantissait le respect des llbertés essentlelles (d'opinion, d'associatlon, de presse, de circulatlon), d'innombrables tractations portérent sur des problémes concrets: désignatlon du personnel dlplomatigue, degré de centrallsatlon des nouveaux organismes d'Etat, droits de la magistrature, etc. Ces marchandages n'excluent pas pour autant les luttes d'influence entre communistes, soeialistes, Mapu (4 a), radicaux, entre eux et d'une part, entre démocrates chrétlens et • lndépendants >, entre eux et d'autre part. Dans les syndlcats, a l'université, dans les trols fédératlons paysannes. Jusqu'á la détérioratlon de l'économle et des finances, ce Jeu subtil se poursuivra. Ce qui est á retenir, c'est que le Président, malgré sa !onctlon of!tcielle de gutde et d'arbitre, sublt les presslons plus qu'il n'en Joue. II ne dispose méme pas de • son • · partl, le Parti soclaltste, Jeque! échappe á son in!luence et méne. sou- (4 a) Courant de gauche démocrate-chrétien, qui se sépare du P.D.C. et rallie l'Unité Populaire. 123

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