Interrogations - anno I - n. 1 - dicembre 1974

COGESTION EN R.F.A. vail dans les ateliers et disposent de larges facilités (bureaux, appareil technique) pour exercer leurs fonctions. La loi de 1952, combattue, mais assez mollement, par le D.G.B., procédait d'une intention tres précise : faire en sorte que se développe, dans les entreprises, un climat de « paix sociale », de partnership. Autre but, non précisé celui-la, mais tout a fait évident : faire en sorte que le « corps» des délégués du personnel, bien qu'élus sur des listes présentées par les organisations syndicales, acquiere a l'égard de celles-ci une position autonome et les empeche de s'enraciner en tant que telles dans les entreprises. Il est incontestable que cette stratégie, si elle n'a pas été entierement couronnée de succes, a néanmoins abouti a des tensions considérables entre organisations syndicales (dans la métallurgie notamment) et la plupart des Betriebsrdte dont le nombre s'éleve a quelque 200 000 en Allemagne. Choyés par le patronat, soumis a un feu roulant de propagande de la part des « managers » et des cadres, les délégués du personnel ont souvent mis l'organisation syndicale dans une position difficile. Tout au long des années cinquante et soixante, par exemple, le patronat, en accord avec de nombreux délégués du personnel, a profité de l'excellente conjoncture économique pour modifier les conventions collectives négociées au niveau régional et fédéral avec les syndicats. La technique employée : des qu'un · accord fut conclu, de nombreux patrons se mirent d'accord avec les délégués du personnel pour en améliorer les termes, c'est-a-dire pour accorder des augmentations salariales supplémentaires et des primes. Systeme extremement subtil : d'une maniere générale - et surtout dans les grandes entreprises - les délégués du personnel sont avant tout intéressés a assurer leur réélection, car un « retour a l'atelier » serait a leurs yeux l'expression d'une certaine déchéance sociale. C'est la raison pour laquelle de nombreux délégués du personnel poussent les patrons a accepter des accords d'entreprise en dérogation des conventions collectives. De ces « succes », ils en ont besoin pour pouvoir se tourner vers les travailleurs en leur disant, en substance : « notre rOle est capital, nous ceuvrons dans votre intéret. » Ils ont d'autant plus intéret a tenir ce langage que le « devoir de paix » les empeche de susciter des conflits, sous forme d'une greve, par exemple. Mais ils peuvent faire valoir - et le font le plus souvent - que l'« inquiétude » des travailleurs devrait inciter les patrons a se montrer compréhensifs. 67

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