Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 9 - 1 dicembre 1890

- 293 - se1·rnlion superficielle que Yousprotestez contre la théorie que j'expose t - - Q'entcnclez-vous pat· là? - - Ceci,que tous les poètes en proie aux acclamations du n1lgaire, acquirent ce los banal, par les:coets d'eux-mêmes qui furent le plus étrangers à l'art. Encore 1:1,faut-il des distinctions, car beaucoup furent déclarés des artistes et qui peut-être ne furent pas clignes de ce beau nom. Laissons-les c-?pendant, pour ne parler que des descendants Yérilables de Linos et d'Orphcus. Yous en .saYcz que les foules sui\'irent aYeuglées et charmées, affirmez-Yous. Penscz-Yous clone que, parfois les mangeurs de choses immondes se laissent captiYer par de subtiles ambroisies. Yoyez-vous l'éternelle Yérité, c'est que le public est semblable au chien dont parle Beauclelaire: « 11 ne faut jamais lui présenter des parfums délicats qui l'exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies. » Si donc,ccs cli,·ins mailrcs ont été triomphalement trainés sur les places, si des socles leur ont éte érigés de leur Yirnnt, ce fut ainsi malgré leur génie, et non à cause de lui. Prenez Hugo, - c'est son nom que depuis un instant je lis dans YOSregards - supposons-le retiré dans la tour d'ivoire, méditant la «Légende des Siècles», rêvant« Les Chansons des rues et des bois» ; abolissez la pairie, les luttes politiques et rexil, supposez-le exempt du besoin bas de réclame qui toujoms le tourmenta, il serait sans doute plus haut et plus pur pour nous,mais aussi pour Je grand nomine plus inconnu; l'admiration commune étant allée au législateur facélicux, et au sénateur extravaga11t, non au merYeilleux créateur de fant de beaux poèmes, de mème pour Lamarline, quoi qu'il nous soit moins cher. Si Yous nommez Béranger, la raison est plus simple encore, c'est qu'il fut un vague tlùtiste, et tout le contraire d'un poète. - •· Votre dernier exemple me semble grossier, etYous YOUSfaites la partie trop belle. - - .Je l'arnue, et Yous reconnais le droit de me proposer tels autres noms que Yous voudl'ez. - - ~i vous le voulez bien, je les prendrais parmi quelques-uns des Parnassiens. - -.Je n'aime pas cette qualificalion,ellea scrYiitsoutenir trop de sottises. On a pris l'habitude de réunil' sous le B1bhotecaGino Bianco

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