Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 9 - 1 dicembre 1890

méphitique du ruissrau où pourrit cc rat mort parmi des trognons de salade et des linges it ulcères! La vie! c'est-à-dire le dc,·oir d'escalader Yingt fois le jour sur l'effort de tes tibias décharnés ces étages où puc11t les soupes et les graillons des soixante-dix-neuf locataires pauvres, de manger dïnfàmes charculcriesnageant dans des pommes de terre ,:d'eau ou dans des haricots amollis par la potasse, de t'en aller ensuite, a.près la giffle paternelle, user tes loques sur le ba11cd·école tandis qu·un pion har~ncux insultera ton ignorance propice, et t'accablera de olùme si tu oses sourire il fJuelquc rê,·c de prairie verte et de soleil rustique! La vie, pou1·laquelle tu reçois les coups des gaillards plus robustes et tu affliges de taloches et d'injures méchantes les avortons plus faibles - pat· cela seul que la souffrance d'autrui r:,jouit l'instinct de conservation qui enchaine rhumanité ù.la terrible planète de géhenne! Ils t'attendent lù.-haut, les justiciers assis deYant leurs faïences dépareillées où se lige, en refroidissant la graisse d'un cadavre d'abattoir. lis t'attendent avec le fol espoir que tu apporteras de cet alcool rougi aux plus sùrs poisons mais qui leur mettrait du sang sous les yeux pour cinq minutes malgré l'anémie agriffée ù leurs carcasses. mais qui ferait dir~ à l'hommer1uelque obscène plaisantrriedont se pàmerait la mère prête aussitôt à se laisser ensemencer d'une nouvelle graine cl'esclaYe et il renforter ainsi plus tard le laborieux troupeau des spéculate1Hs juifs. Pense de quel juste châtiment ya se marbrer t,t peau! Tu as peut-être soustrait au bétail humain qu'exploite lïndustrie financière, une tète toute entière, souche ellemême d'autres incli\•idualités soufîrantes qui, dans laperpét.uation des siècles, fourniraient asse;r. de labeur pour permettre aux vieillards riches, c1·entretenir somptueusement de tt·ès jeunes ballerines! . Aussi les hommes de cette caste, ou du moins lru rs prédér.esseurs, qui dictèrent les lois et la morale, orclonnôrent-ib que tu dois respect et obéissante à qui te procréèrent, afin que favorisant leur vie, c;·est-,'t-direleur~ Yices, tu contribues dès le bas fige à la multiplication da troupeau ... Sais-tu maintenant. .... BibliotecaGino Bianco

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