Le Contrat Social - anno XI - n. 3 - mag.-giu. 1967

170 ·conso1n1nation ; ce qui a été souligné à de nombreuses reprises avant et après le XXIIIe Congrès du: Parti, c'est uniquement la nécessité de réduire l'écart constaté dans le passé entre les deux taux. En tout cas, la distinction entre les industries de biens de production et celles de biens de consommation devient de plus en plus théorique. Le nouveau plan ne semble guère remédier aux disproportions à l'échelle régionale que l'on constate dans la croissance industrielle. Le plan septennal de Khrouchtchev, lui, prévoyait des différences de croissance sensibles entre les diverses Républiques, afin de rapprocher les régions moins développées du· niveau de leurs voisines plus avantagées. Cependant, telles des Républiques les plus évoluées sont en réalité devenues plus riches qu'il n'était prévu dans le plan, alors que le retard de .certains parents pauvres a encore augmenté. Les déficits enregistrés dans certaines régions au cours du plan septennal ont été surtout le résultat d'un rendement médiocre des industries alimentaires et minières. Un autre élément a peut-être été la nouvelle répartition des fonds d'investissement centralisés ; toutefois on ne dispose jusqu'à présent d'aucûne donnée concluante permettant de confirmer ou d'infirmer cette théorie. Aucune discussion approfondie du problème n'a paru dans la presse soviétique et ceux qui en parlent ont tendance à confondre les plans avec les réalisations 5 • Quelle que soit la raison de ces dispari tés, le nouveau plan ne prévoit que peu de modifications et les préférences politiques semblent avoir été subordonnées aux impératifs économiques. Un aspect remarquable du nouveau plan est la disposition qui prévoit une production quadruplée d'automobiles légères pendant la période 1966-70. Il est donc évident que fort peu de dirigeants actuels partagent les idées de Khrouchtchev pour qui la circulation routière devait continuer à se faire au moyen de voitures de louage et d'autocars. Beaucoup de planificateurs ont dû hésiter en songeant qu'une telle augmentation du nombre des automobiles privées entraînerait une demande croissante en matière de routes 6 , de garages, de services d'entretien et de réparation. L'essentiel de la production accrue d'automobiles doit provenir de l'iminense usine Fiat projetée, mais qui ne 5. Voir notamment Troud, 10 'mars 1966. . 6. En 1964, rU.R.S.S. disposait de 351.700 km de route à revêtement dur, sur lesquels 118.500. km en tarmacadam ou en béton (L'Economie en J-96-1, ·p. 483). 1'...e plan quinquennal prévoit la construction de. 63.000 km supplémentaires de routes à revêtement dur. BibliotecaGino Bianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE pourra guère tourner que lorsque le plan quinquennal' touchera à son terme ; le programme envisagé paraît donc quelque peu rigide. Certes, la transition vers une société de pro-· . priétaires d'automobiles sera accueillie avec satisfaction, mais l'étendue de cette transformation a des limites. Aujourd'hui, !'U.R.S.S. exporte un quart environ de sa production d'automobiles légères ; une bonne partie des trois quarts restants est livrée à des usagers officiels ; de plus, le prix d'une Volga familiale équivaut à près de quatre fois et demi le salaire moyen annuel du travailleur industriel. En outre, l'augment_ation envisagée de la production équivaudra, en 1970, à moins d'une voiture pour 100 habitants. ·Même si ce taux d'accroissement était maintenu, les Russes ne goûteront les etnbouteillages tels .qu'ils existent actuellement dans les pays occidentaux qu'après 1980. L'agriculture LA PARTIE AGRICOLEdu plan septennal grandiose de Khrouchtchev avait détérminé un peu hâtivement ses objectifs à partir d'une année exceptionnelle, 19.58, en prévoyant un taux de croissance annuel élevé (7,9 %) et un _ accroissement moindre des apports. Le résultat, malgré les investissements importants, a. été une pr~duction agricole , qui augmentait à un rythme plus lent que la population. Le èompte rendu des débats du Comité cen-- tral réuni en mars 1965 avait déjà révélé que les dirigeants actuels ont tiré les leçons des fautes commises dans le secteur agricole par Khrouchtchev. Le nouveau plan quinquennal retient toutes les propositions soumises à cette réunion, à l'exception d'une légère amputation du programme d'irrigation. Les planificateurs ·ont fini · par adopter des moy~nnes quinquennales au lieu des résultats annuels pour établir leurs pronostics. Les apports de capital doivent être sensiblement augmentés, alors que l'augmentation globale recherchée de la production agricole représente environ le double de celle qui a été atteinte en réalité au cours des cinq années précédentes, bien que cet objectif soit de - beaucoup inférieur aux buts fixés par Khrouchtéhev -dans son· programme de vingt ans. En ce qui concerne les deu~ principaux apports autres que l'investissemer,.t en capital à savoir, .les terres et la main-:d'œuvre, -:- on s'attend à des diminutions quantitatives

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