310 le 27 juillet 1947, et si l'on fait abstraction des ·passages fort contestables qui plaident rétrospectivement pour la collaboration épisodique du gaullisme àvec le communisme dans le passé, ce réquisitoire n'a rien perdu de sa pertinence ni de son actualité persistante. De Gaulle ne s'y préoccupe nullement d'un danger militaire, il décrit de main de maître l'attitude, les activités, la technique des communistes dans leur entreprise permanente de démoralisation, de subversion et de conquête par l'intérieur, ce qui demeure exact aujourd'hui comme hier. Il faut lire et relire ces pages dignes de figurer dans toute histoire véridique du communisme et que l'on ne devrait pas cesser de citer tant que les ·mêmes causes produiront les Discours du général · de Gaulle à Rennes, Je -27 juillet 1947 SI L'UNITÉ NATIONALE put être maintenue malgré ceux qui avaient ac- ••• cepté la loi de Hitler, tout le monde sent qu'elle est aujourd'hui et de nouveau en péril. Je dis qu'elle est en péril par le fait d'un groupement d'hommes dont ceux qui les mènent placent au-dessus de tout le service d'un Etat étranger.· Je le dis avec d'autant plus de force que j'ai moi-même, comme c'était mon devoir, essayé jusqu'aux limites du licite et du possible de les attirer vers le service de la France. Oui ! A la Libération, j'avais, avec la Résistance tout entière, jugé qu'il fallait offrir à ces « séparatistes » l'occasion de s'intégrer dans la communauté nationale. Les événements terribles de la guerre avaient fait que beaucoup de ceux qui écoutaient les dirigeants de cet étrange parti avaient pris une part active à la lutte contre les ennemis de la France. Sans doute les maîtres de leur jeu ne s'y étaient-ils eux-mêmes décidés qu'à partir de l'invasion allemande en Russie des Soviets. Sans doute l'avaient-ils fait en s'appliquant à mener un effort autonome, sinon séparé. Sans doute cherchaient-ils à exploiter, en faveur exclusive de leur propagande et de leur politique, les actions ~e défense nationale auxquelles étaient mêlés ceux des Français qui, de près ou de loin, subissaient leur influence. Mais ces Français-là avaient lutté, enduré les persécutions, essuyé . de lourdes pertes, en même temps, sur les mêmes terrains, contre les mêmes adversaires que nos autres combattants. Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT .SOCIAL mêmes effets. Aussi jugeons-nous nécessaire de les reproduire ci-après sous notre rubrique documentaire, à la suite des textes sur les entretiens de Staline avec de Gaulle en 1944 et sur la conférence de Ialta en 1945, et d'y ajouter un autre extrait, celui d'un discours du 5 octobre 1947 où de Gaulle disait excellemment ce que le pays réel pensait des« dictateurs de l'Est» et des Etats-Unis d'Amérique. A part le qualificatif impropre qu'il appliquait alors aux « séparatistes», transformés selon lui on ne sait pourquoi ni comment en « Français comme les autres», il n'y a rien à reprendre à sa critique magistrale du communisme de Staline tel que les années écoulées ne l'ont guère changé, alors que c'est la politique officielle de la France qui change pour devenir méconnaissable. Il en était résulté entre tous un rapprochement, une fusion, une cam_araderie,par quoi, dans la dure lutte commune, ils se reconnais-· saient comme les enfants de cette même patrie, à l'appel de laquelle ils avaient répondu et qu'ils confessaient et acclamaient ensemble dans les cachots, sur les champs de bataille ou aux poteaux d'exécution. Pouvait-on négliger une seule chance d'aider cette conscience salutaire à se maintenir désormais ? D'ailleurs, les nécessités .-immédiates de notre reconstruction, l'intérêt supérieur qu'il y avait pour la France à se présenter dans les conseils internationaux comme une nation rassemblée, le fait que la RUssie n'avait pas encore commencé à suivre une autre voie que -celle des peuples libres, tout cela mettait la raison d'Etat d'accord avec le sentiment pour essayer de faire rentrer moralement dans le giron de la France ceux qui naguère en étaient sortis pour suivre l'appel du dehors. · J'ai joué ce jeu. Je l'ai joué carrément. J'ai. .introduit des hommes de cette sorte dans le gouvernement qui réunissait alors des représentants de toutes les opinions. Pour ce que j'en attendais momentanément, pendant la période si difficile et si démunie qui encadra et qui suivit la Libération, cette décision a atteint son but. Mais aujourd'hui, tout donne à penser que ceux à qui fut ouverte toute grande la voie du service national ont choisi d'en suivre une autre. ,.C. ar voici où nous en sommes : sur notre sol, au milieu de nous, des hommes on'.t fait vœu d'obéissance aux ordres d'une entreprise étrangère de domination, dirigée par les mat~ tres d'une grande puissance slave. Ils ont pour
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==