84 selon un nouveau critère : les idées de l'inté- .ressé n'importent pas, seule compte la mesure dans laquelle ce dernier est prêt à se mutiler, à s'arracher le cœur, à sabrer, .à tirer. Dès lors, le cosaque Tchoubaty, type d'homme engendré par la guerre, devient un modèle accompli : - Sabre les hommes, sans crainte. L'homme, c'est mou comme de la pâte. Ne te demande ni le pourquoi ni le comment. Tu es cosaque; ton affaire, c'est de sabrer, sans rien demander. Le Parti est devenu une gigantesque machine à broyer les hommes, pour la plùs grande gloire du principe ·: « Tout· est permis. » Nous TERMINERONS ICI l'étude de l'évolution des notions de bien et de mal, de la morale et de la psychologie sociales depuis Dostoïevski et Tolstoï jusqu'au Miron Vataguine de Gladkov. Une dernière citation : n'est-ce pas Edouard Herriot qui_ affirmait à son retour \ B.iblioteca Gino Bianco LE Ct,NTRAT SOCIAL de Moscou, en· 1933, que l'Union soviétique réalisait « les idées défendues par Tolstoï et Dostoïevski dans leurs romans » ? Conçoit-on qu'on puisse se méprendre à ce point ? Chacun tirera ses conclusions. Les uns insisteront sur les · crimes d'une révolution qui a piétiné la personne humaine avec une férocité sans pareille. A quoi d'autres répondront que les révolutions (et en fin de compte l'histoire) ne procèdent jamais autrement, pendant que d'autres encore feront observer que ce n'est pas la révolution d'Octobre qui était tJ,topique, mais celle de Février, avec -les buts et les méthodes qui lui étaient propres. Certains demeureront épouvantés par le faciès bestial du camarade Miron, véritable homme des cavernes. Enfin, n'en doutons point, il se trouvera toujours des avocats de la thèse qui attribue à ces Miron Vataguine quelque grandiose « mission historique . ». N. V ALÈNTINOV. (Adapté du russe) ,
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