IN MEMORIAM elle mentionne de plus sa collaboration à Vozrojdénié (revue socialiste bimensuelle) et se termine par : « Collabore actuellement [1929] à des organes de presse soviétiques.» Dans le tome XVIII de la cinquième édition des Saintes Ecritures, de 1961, la notice traite Valentinov de « philosophe machiste» et poursuit : « Dans les années de réaction, liquidateur ; rompant définitivement avec le marxisme, préconisa de réviser la philosophie marxiste qu'il s'efforça de "compléter" avec les vues subjectivo-idéalistes de Mach et d'Avenarius. V. I. Lénine soumit à une critique acerbe les conceptions idéalistes confuses de Valentinov. Après la révolution socialiste d'Octobre, travailla comme directeur-adjoint de la Torgovo-Promychlennaia Gazeta, ensuite à la représentation commerciale de !'U.R.S.S. à Paris. Depuis 1930, émigré blanc, se prononce contre le marxisme-léninisme, contre l'Etat soviétique. » (Nous nous abstenons de placer des sic et des points d'exclamation aux endroits les plus mensongers : ils sont trop.) Notons enfin que la Grande Encyclopédie Soviétique, tome VIII de la première édition (1927) mentionne l'ouvrage Nous reviendrons parmi ceux de Valentinov à qui elle impute un point de vue « machiste-orthodoxe » ayant suscité une réfutation lapidaire « de Plékhanov et de Lénine ». Sur ce prétendu machisme-orthodoxe, en réalité dépourvu de toute orthodoxie, Valentinov s'est expliqué dans ses captivants souvenirs sur Lénine ainsi que dans son échange de lettres avec Ernst Mach commenté dans le Contrat social de mai 1961, ce qui dispense de relever une assertion aussi peu objective. Quant au marxisme, il explicite tout au long de ses écrits ce qu'il retient comme vivant et ce qu'il tient pour mort, ou vieilli, ou dépassé, ou insuffisant dans la doctrine qui séduisit sa jeunesse. A peine est-il besoin de dire qu'il n'a jamais rien eu de commun avec les « émigrés blancs » et que loin de se prononcer contre « l'Etat soviétique », il a servi en conscience cet Etat tant qu'il a cru possible, sous la nep, de contribuer au progrès économique de son pays dans un sens relativement libéral, n'y renonçant en 1930 qu'après avoir constaté l'irrémédiable orientation absolutiste et terroriste du régime, voulue par Staline. L'activité multiple de Volski s'est exercée sous divers noms de plume et dans maintes publications que n'indiquent pas les notices précitées, Outre le pseudonyme de Valentinov formé sur le prénom de son épouse, et celui d'E. Iourevski fréquemment employé par lui en Occident, il avait signé aussi K. Dolov, Nazarov, Valentin Nicolaiev, N. Nilov, Samsonov, Tentakil, Tinov, N. Tinski, Ènvé, Ènvévé, Enski, et usé de diverses abréviations ou initiales. Dans ses Rencontres a'OecLénine, il raconte avec humour où et comment il a signé Nilov, et pourquoi Lénine l'avait surnommé Samsonov (avant de faire la grève de la faim à la prison de Kiev, Volski était d'une force herculéenne, perdue pour toujours à la suite de cette dure épreuve). Biblioteca Gino Bianco 291 Ses collaborations aux journaux et revues russes furent si nombreuses qu'on ne saurait ici les énumérer toutes. A part celles qui sont déjà mentionnées, citons pour mémoire : Kievskaïa Gazeta (1903); Vetchernaïa Potchta (1905); revue Pravda (1905-1906); Stolitchnoïé Outro (1907); Kievskaïa Mysl (1909-10); Vestnik Coopératsia (1910-11). Après la révolution de 1917 : Vlast Naroda (1917-18), puis l'organe du Conseil supérieur de l'Economie soviétique, déjà indiqué, de 1922 à 1928. En mission officielle à Paris : La Vie économique des Soviets, en 1929-30. Entre les deux révolutions russes, et en plus de ses écrits philosophiques, Volski a encore publié des brochures substantielles sur l'agriculture : Les Paysans et le programme agraire du parti social-démocrate (1906) et La Révolution et le programme agraire du parti socialiste-révolutionnaire (1917). On retrouve aussi sa contribution dans plusieµrs recueils, entre autres Les Paysans et la social-démocratie, conjointement avec Tchérévanine, puis L'Aide aux ouvriers (1906-1907), etc. Depuis son installation en France, il a collaboré aux plus importantes revues de l'intelligentsia russe en exil, notamment aux Annales contemporaines (Paris 1933-40), à la Russie nouvelle (Paris 1938-40), aux Annales russes (Paris 1938-40) et, après la guerre, à la Vérité du Peuple (ParisNew York 1948-50), à la Frontière (Paris 1951-52), au Novy Journal (New York 1948-58), au Courrier socialiste (1949-60). Ses articles ont paru également dans le New Leader, de New York, et, en français, dans Est et Ouest et dans le Contrat social. Sa brochure sur La Doctrine du communisme de droite ( Munich 1960) a été reproduite ici même en trois fragments (novembre 1962 - mars 1963). Notre numéro d'avril 1964 a donné la liste des articles signés Valentinov dans le Contrat social. D'une longue lettre dans laquelle Volski commentait un questionnaire historique sur son passé et sa participation au menchévisme, qu'il nous soit permis d'extraire quelques données significatives, justifiant sa maxime : « Sincérité avant tout. » On aura une idée de son comportement spontané dans les circonstances qui mettent en conflit le cœur et l'esprit si l'on sait que Volski, bien avant Plékhanov, condamnait sans réserve comme inopportun et impardonnable le soulèvement armé de décembre 1905 à Moscou, d'instigation bolchévique, mais que néanmoins il y prit une part très active, simplement pour ne pas avoir l'air d'un poltron. Après le Manifeste gouvernemental du 17 octobre octroyant aux peuples de l'Empire des libertés fondamentales et promettant l'élection prochaine d'un parlement élu au suffrage presque universel, Volski avant tout autre s'était déclaré résolument « liquidateur », c'est-à-dire préconisait de renoncer à la clandestinité pour mener l'action socialiste au grand jour. De 191 I à fin 1913, il fut le directeur effectif, non pas seulement un collaborateur, du Rousskoïé Slovo, journal dont le tirage dépassait de beau-
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