172 titut de génétique, a élevé un troupeau de vaches de race dont le lait contient de 5 à 5,2 % de matières grasses. Ce troupeau peut servir à augmenter considérablement la teneur en matières grasses du lait des troupeaux kolkhoziens et sovkhoziens. Jusque-là, rien de nouveau par rapport aux éloges habituels. Mais la suite fait entendre un tout autre son de cloche : Les sciences telles que la biochimie, la biophysique, la génétique, la microbiologie, la virusologie et l'immunologie, qui étudient la structure fine et les fonctions de la matière vivante à tous les niveaux de son évolution, prennent aujourd'hui une importance de plus en plus grande. Les travaux des biochimistes, microbiologistes et chimistes ont permis de créer l'industrie soviétique des antibiotiques et des vitamines qui trouvent leur utilisation dans la médecine et l'agronomie. Grâce à l'emploi méthodique des procédés de génétique, on a obtenu et utilisé des producteurs hautement actifs d'antibiotiques. Cela a permis d'augmenter considérablement la production de la pénicilline, de la streptomycine, de la terramycine et autres antibiotiques. On a réussi à fabriquer divers défeuillants, dessicatifs et autres produits qui permettent de retarder ou d'activer la croissance des plantes et des animaux. Des procédés très efficaces sont établis et mis en pratique dans l'emploi d'engrais minéraux, en particulier dans l'emploi d'engrais à oligo-éléments (manganèse, molybdène, cuivre, bore, zinc). On a créé les conditions nécessaires pour développer l'industrie d'enzymes, lesquelles ont une grande importance en médecine et dans de nombreuses branches de l'industrie légère, alimentaire et chimique. · Or, dans toutes ces branches, des· succès éclatants ont été obtenus ces dernières années par des savants russes et occidentaux qui travaillaient justement dans un sens où, selon Lyssenko, ils ne pouvaient rien obtenir. Les thèses de ce dernier ont cessé d'être obligatoires. On le confine à ses recherches personnelles à Gorki-Léninskié et on l'écarte de la direction générale des travaux effectués par les biologistes soviétiques. L'évolution de la science, surtout celle de ses applications pratiques, a enfin contraint les dirigeants de reconnaître que des méthodes et conceptions autres que celles de Lyssenko peuvent être fécondes, sans que le Parti soit obligé pour cela de renoncer à la sacrosainte « biologie mitchourienne ». Les diverses institutions savantes de ce pays n'ont jamais été en admiration devant Lyssenko, comme le prouve la controverse de 1956-1958 4 • Jusque dans son propre fief, l'Académie fédérale ;Léninedes sciences agronomiques, Lyssenko avait plusieurs contradicteurs plus ou moins avoués. Et c'est justement à ces institutions que le Comité central confiela ~ection de la biologiesoviétique : L'Académie des sciences de !'U.R.S.S., les académies des sciences des Républiques fédérées, le ministère de l' Agriculture de !'U.R.S.S. et l'Académie fédérale 4. Cf. notre article in Contrat social, mars 1960. Biblioteca Gino B-ianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE Lénine des sciences agronomiques, le ministère de la Santé publique et l'Académie de médecine de !'U.R.S.S., le ministère de l'instruction supérieure et de l'instruction secondaire spécialisée de l'U .R.S.S. sont invités à renforcer la direction des établissements de recherche biologique, afin d'accroître les résultats des travaux scientifiques qui y sont poursuivis, d'orienter leur effort · principal vers l'étude des questions essentielles de la science pouvant contribuer à résoudre les problèmes pratiques de l'agriculture et de la santé publique, ainsi· qu'à développer l'industrie alimentaire. Une tâche particulièrement lourde incombe ainsi à ces organismes. Les longues années de règne de Lyssenko, primaire convaincu de son infaillibilité et rendu quelque peu mégalomane par le soutien inconditionnel du Parti, ont mis la biologie soviétique dans un triste état. Bien des savants de valeur, soucieux de leur tranquillité, évitaient de se lancer sur des terrains périlleux, se réfugiant dans les secteurs inoffensifs de la morphologie descriptive et de la systématique. D'autres, devenus conformistes, ne faisaient que tourner en rond à la recherche de confirmations nouvelles des vues de Lyssenko. De son côté, la grande misère de l'agriculture soviétique détournait les jeunes d'études qui leur promettaient un avenir décevant, que ce soit dans le travail scientifique proprement dit ou dans l'activité pratique dans les kolkhozes ou les sovkhozes. Bien souvent, les jeunes ne se résignaient à se présenter aux instituts agronomiques qu'après avoir été refusés dans toutes les autres · écoles supérieures. Ces séquelles du régime stalinien et lyssenkoviste ont obligé le Comité central d'avouer : La recherche est insuffisamment développée dans plusieurs branches de la biologie et des sciences connexes, ainsi que dans certains domaines de la chimie et de la physique liés à l'agronomie et à la médecine. Souvent, les travaux de recherche sont d'un niveau très inférieur et demeurent stériles en théorie et sans aucun intérêt pratique. Néanmoins, ces derniers temps, la presse publie de plus en plus fréquemment des articles de vulgarisation qui louent injustement les résultats fictifs de tels travaux. Cela crée une atmosphère malsaine de sensation et désoriente l'opinion publique. Le Parti constate aussi que peu d'établissements scientifiques et un contingent tout à fait insuffisant de travailleurs scientifiques se consacrent aux problèmes théoriques de biologie mitchourienne, en particulier à la section de biologie de l' Acadéinie des sciences de !'U.R.S.S. et dans les académies des sciences des Républiques fédérées. , Pour remédier à cette situation lamentable, le Comité central dresse à la science un répertoire détaillé de recherches à poursuivre et un pro- .gramme, encore plus vaste, de mesures urgentes à appliquer pour relever le niveau de la formation ·des cadres savants. Les préoccupations du Parti étant, comme toujours, essentiellementcf:tiques, la recherche fondamentale ne joue, s ce répertoire, que le
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