PRODUCTIVITÉS COMPARÉES d'année en année et le taux de mortalité qui réduit chacune de ces classes d'âge avant qu'elle n'arrive à la majorité. Il apparaît ainsi que 5 ~- lions de citoyens soviétiques ont atteint la maJorité en 1946; 11,7 en 1947-1949; 3,8 en 1950; 11,1 en 1951-1953; 4 en 1954; 10 en 19551956; 4,5 en 1957 ; 4,1 en 1958. On voit que l'accroissement du corps électoral pendant chaque période est inférieur au nombre d'habitants atteignant 18 ans. C'est que, simultanément, le corps électoral est affecté par les décès frappant la partie de la population âgée de 18 ans révolus. Si l'on fait abstraction de l'éventuelle diminution des détenus et de l'inscription sur les listes électorales d'électeu~s qui n'y figuraient pas encore, on peut donc considérer que la différence entre l'accroissement du corps électoral et les individus atteignant I 8 ans correspond à la mortalité des adultes : 2,8 en 1946; 4,5 en 1947-1949; 1,8 en 1950; 3,5 en 1951-1953; 1,5 en 1954; 2,3 en 1955-1956; 1,6 en 1957 ; 1,6 en 1958. En ajoutant à ces chiffres les estimations re~atives au nombre de décès frappant les moms de 18 ans, on obtient des données représentant l'ensemble des décès, moins les diminutions des effectifs des détenus et les inscriptions tardives sur les listes électorales. Or, il n'est que de confronter ces estimations à la statistique officielle des décès pour se convaincre que celle-ci ~st incompatible avec la statistique, non moms officielle, du corps électoral : 1946 1947-9 1950 1951-3 1954 1955-6 1957 1958 Décès,moins libérations, etc. 4,3 8,5 2,4 5,0 1,9 2,9 1,9 1,8 Données officielles sur les décès 1,74 5,25 1,73 3,16 1,55 Donc, le seul moyen de concilier la statistique de la mortalité avec celle du collège électoral serait d'admettre que le nombre de prisonniers croît rapidement. Si l'on ne veut pas adopter cette hypothèse peu vraisem~lab,le, le n~mbre officiel de ~écès doit être maJore d'un uers pour les dermères années et davantage pour les années antérieures. Autant dire qu'il importe de substituer à la statistique officielle des estimations indépendantes. Estimations indépendantes POUR dénombrer les décès survenant d'année en année, on peut utiliser les estimatio~s de Roof ~~ selon lesquelles le taux de mortalité se situait entre 25 et 30 p. 1.000 en 1946 et audessu~ de 30 en 1947, année de famine consécutive à une grande sécheresse. 12. Communic3tioo privc!e. Biblioteca Gino Bianco 5 D'autre part, le chiffre officiel indiquant les décès enregistrés en 1958 a été majoré du quart. Finalement, les estimations pour les années 1947 à 1958 se fondent sur l'hypothèse que le nombre absolu de décès diminuait _en moyenne de 4 % par an. On peut comparer ces estimations aux chiffres établis ci-dessus et qui représentent la mortali~é globale, moins la diminution du nombre des pnsonniers et les inscriptions tardives sur les listes électorales. La différence entre les deux chiffres devrait exprimer d'une manière plausible la diminution des effectifs détenus, l'enregistrement tardif d'électeurs, etc. Voici les deux séries, en millions : 1946 1947-9 1950 1951-3 1954 1953-6 1957 1958 Décès (estimationJ 4,5 II,O 2,7 1,4 2,3 4,3 2,0 1,9 Décès, moins libérations, etc. 4,3 8,5 2,4 5,0 1,9 2,9 1,9 1,8 Différence 0,2 2,5 0,3 2,4 0,4 1,4 0,1 0,1 Ces résultats sont-ils plausibles ? En 1939, la différence entre les chiffres établis respectivement par le recensement et par la statistique électorale indiquait que les effectifs détenus, les internés dans les hôpitaux psychiatriques, les électeurs non inscrits, etc., ne représentaient pas moins de 6,5 millions d'âmes. Il est permis de supposer que dans la situation trouble de 19451946 le nombre de prisonniers fut très élevé (~ fallait « rééduquer » de nombreux citoyens . qw avaient connu d'autres pays) et que les listes électorales présentaient beaucoup de lacunes. La soustraction opérée ci-dessus montre que _la réduction du nombre des détenus et la rermse en ordre des listes électorales portèrent, entre 1946 et 1958, sur 7,4 mil1ions de personnes : le chiffre n'est pas invraisemblable. L'ét~pe suivante co7:1s!ste à confron~er les estimations de la mortalite avec les chiffres de la natalité ; pour les années 40, ces derniers ont été estimés; à partir de 1950, ils sont empruntés à la statistique officielle. _En déduisant les dé~ès des naissances, on obtient les taux de croissance naturelle qui, à leur tour, permettent de remonter du recensement de 1959 (majoré de o,6 million) jusqu'aux effectifs de 1946 ( en millions) : 1946 1947-49 1950 1951-53 1954 1955-56 1957 1958 1959 Population au début de la période 182,s 181,9 185,3 187,4 194,7 197,5 203,3 206,3 209,4 Naissances 3,9 14,4 4,8 14,7 5,1 10,1 <s> <s> Décès 4,S 11,0 2,7 7,4 2,3 4,3 2,0 1,9 ,
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