294 · Rapports entre nationalités 9. Dans la question des nationalités, le Parti est guidé par les principes suivants : a. A la base est placée une politique tendant à rapprocher les prolétaires et demi-prolétaires des diverses nationalités, en vue de la lutte révolutionnaire commune pour renverser les propriétaires fonciers et la bourgeoisie ; b. Afin de triompher de la méfiance des masses laborieuses des pays opprimés envers le prolétariat des Etats oppresseurs, il faut anéantir tous les privilèges de tous les groupes nationaux quels qu'ils soient, instituer une complète égalité entre les nations, reconnaître aux colonies et aux nations en tutelle le droit de sécession ; c. Dans la même intention, le Parti propose, comme une des formes transitoires menant à l'unification complète, l'union fédérative des Etats organisés sur le type soviétique ; d. Pour savoir qui est. qualifié pour exprimer la volonté de sécession d'une nation, le Parti se place au point de ·vue de l'histoire et des classes et tient compte du degré de développement historique atteint par cette nation : celle-ci peut sortir du régime féodal et se diriger vers la démocratie bourgeoise ou bien passer de la démocratie bourgeoise à la démocratie soviétique ou prolétarienne, etc. En tout cas, il faut, de la part du prolétariat des nations qui faisaient figure d'oppresseurs, une prudence toute particulière et des égards spéciaux envers les survivances des sentiments nationaux chez les masses laborieuses des nations opprimées ou tenues en tutelle. Seule, une telle politique peut créer les conditions nécessaires à une union volontaire réellement solide des divers éléments nationaux du prolétariat international, ainsi que l'a démontré l'expérience de l'association d'une série de républiques soviétiques nationales autour de la Russie soviétique. Domaine militaire I o. Dans le domaine militaire, le programme du Parti est déterminé par les points de vue fondamentaux suivants : a. A l'époque de la décomposition de l'impérialisme et de l'extension de la guerre civile, il est aussi impossible de conserver l'ancienne armée que d'en mettre sur pied une nouvelle sur une base nationale, en dehors de toute considération de classe. L' Armée rouge, comme instrument de la dictature du prolétariat, doit nécessairement avoir un caractère de classe bien net, c'est-à-dire être recrutée exclusivement dans le prolétariat et les couches voisines du demiprolétariat paysan. C'est seulement après la suppression des classes que cette armée de classe se changera en une milice socialiste nationale ; . Bibli9teca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL b. La préparation militaire la plus complète de tous les prolétaires et demi-prolétaires est une nécessité absolue, de même que dans les écoles l'enseignement des matières correspondantes; c. L'instruction et l'éducation militaires de l'Armée rouge sont données conformément aux principes de la cohésion de classe et de la formation socialiste. C'est pourquoi sont indispensables, à côté des chefs militaires, des commissaires politiques, communistes sûrs et dévoués, ainsi que, dans chaque unité, des cellules communistes assurant la cohésion morale intérieure et la discipline consciente ; d. Par opposition à l'ordre de choses en vigueur dans l'ancienne armée, il faut réduire au minimum le temps du dressage en caserne, faire autant que possible de la caserne une sorte d'école militaire ou politico-militaire, établir des liens étroits entre les formations militaires et les usines, syndicats, organisations de paysans pauvres ; e. Le seul moyen de donner à la jeune armée révolutionnaire cohésion organique et solidité est de tirer les officiers, au moins pour commencer les cadres subalternes, des milieux ouvriers et paysans conscients. C'est pourquoi la préparation au commandement des soldats les plus capables, les plus énergiques et les plus dévoués à la cause du socialisme est un des problèmes les plus graves de la création de l'armée; /. 11 faut profiter le plus possible des leçons techniques et tactiques de la dernière guerre mondiale. Il faut donc employer à l'organisation de l'armée et à la direction des opérations les spécialistes formés à l'école de l'ancienne armée. Mais la condition nécessaire de l'emploi des spécialistes est la prise en charge de toute la direction politique de l'armée et l'exercice d'un contrôle absolu du personnel de commandement par la classe ouvrière ; g. L'élection des chefs, réclamée comme un principe d'une importance capitale quand il s'agissait d'une armée bourgeoise, où le commandement était trié et éduqué comme un appareil .àestiné à assurer la doD:lIDationde la classe bourgeoise sur les soldats et, par eux, sur les masses laborieuses, perd toute valeur de principe lorsqu'il s'agit de l'Armée rouge de la classe ouvrière et paysanne. Une combinaison de l'élection et de la nomination peut être dictée à l'armée de classe révolutionnaire par des considérations exclusivement pratiques et dépend du niveau de la formation, du degré de cohésion des unités, des cadres disponibles et autres considérations du même ordre. , Domaine judiciaire 11. Après s'être emparée de tout le pouvoir, après avoir aboli, sans exception, les organes de la domination bourgeoise qu'étaient les tribunaux
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