Le Contrat Social - anno V - n. 3 - mag.-giu. 1961

QUELQUES LIVRES adressée le 22 avril 1925 par la Section d'organisation au bureau d'organisation du Parti anglais (t. II, pp. 209-211), le manifeste du Bureau oriental contre la guerre au Maroc (t. II, pp. 220-222), la lettre du 26 septembre 1925 adressée par la Section d'organisation au comité central du Parti anglais (t. II, pp. 233-235), les thèses élaborées à l'usage des propagandistes par l' Agitprop à l'occasion du deuxième anniversaire de la mort de Lénine (t. II, pp. 235-243), l'appel du Bureau de Berlin de mai 1928 sur les événements en Chine (t. II, pp. 440-442), etc. Il s'agit, certes, de documents intéressants. C'est ainsi que la lettre du 22 avril 1925 témoigne des efforts tentés alors pour faire du Secrétariat l'organe · suprême de chaque parti communiste, plus important que le Bureau d'organisation et le Bureau politique lui-même. En effet, elle contient cette directive, entre autres : « Les sections du Comité central, qui jusqu'ici ont fonctionné comme sections des Bureaux politique et d'organisation, devraient être transformées en sections du Comité central tout entier et coordonnées par le Secrétariat. Les Bureauxpolitique et d'organisation devraient mettre leurs décisions à exécution par l'intermédiaire du Secrétariat. » (La même préoccupation trouva son expression dans une lettre envoyée un peu plus tôt par le même organe au Comité directeur du Parti français et dont des extraits furent publiés dans La Correspondanceinternationale du 7 février 1925: « C'est le Secrétariat et non le Bureau d'organisation, comme cela se pratique chez vous, qui doit être en liaison directe avec les sections du Comité directeur», pouvait-on lire dans cette · missive.) Or le même principe fut formulé plus explicitement dans une résolution de la première Conférence internationale d'organisation : « Toutes les commissions [autre nom donné parfois aux sections spécialisées] sont subordonnées à la Centrale [Comité directeur] et se trouvent sous le contrôle direct des secrétaires de la Centrale.... Le Secrétariat décide si une question doit être traitée au Bureau politique ou au Bureau d'organisation. Aucune décision ne peut être prise par le Bureau politique ou par le Bureau d'organisation, sur les propositions présentées et étudiées par le Secrétariat, sans informer les secrétaires respectifs. » Cette résolution figure dans le recueil, mais le passage qu'on vient de citer en a été éliminé (t. II, p. 217). Les directives sur la structure du Comité central, approuvées par la seconde Conférence d'organisation, furent même plus catégoriques à ce sujet : « I. Les sections du Comité central sont les organes du Secrétariat central par lesquels le Secrétariat réalise ses tâches ; 2. Les sections sont subordonnées au Comité central par l'intermédiaire du Secrétariat. Chaque section est soumise au contrôle direct et à la surveillance permanente d'un des secrétaires du Comité central; 3. Le Secrétariat du Comité central décide quel organe délibérant du Comité central prendra une décision sur les questions posées et préparées par les sections. La disBiblioteca Gino Bianco 179 cussion des questions soulevées par les sections et examinées par le Secrétariat et leur décision par les organes dirigeants du Comité central ne peuvent avoir lieu sans un accord du secrétaire du Comité central responsable pour la section intéressée. »Des extraits de ces directives se trouvent également inclus dans le recueil, mais le point 3, qui marque le plus nettement l'hégémonie du Secrétariat, a fait place à des points de suspension (t. II, p. 294). D'autre part, les rapports du Comité exécutif qui n'ont pas été reproduits sont d'une importance indéniable. Ils fournissent, entre autres, des renseignements assez systématiques sur l'articulation des services centraux de l'Internationale; pour bien des questions de ce domaine, ils constituent même l'unique source d'information. Par exemple, le rapport préparé pour le cinquième Congrès (From the Fourth to the Fifth World Congress. Report of the Executive Committee of the Communist International, Londres 1924) rend co1npte des activités du Bureau oriental, dont les documents du Comintern parlent si rarement ; il nous apprend également que la Section d'organisation fut créée en décembre 1923, que la Section d'information et de statistique fut établie après le quatrième Congrès et que le Présidium désigna des rapporteurs pour des groupes de pays ; la liste de ces groupes de pays, avec les noms des rapporteurs, figure dans le texte. A son tour, le rapport rédigé à l'intention du sixième Congrès mondial (The Communist International between the Fifth and the Sixth World Congresses 1924-8, Londres 1928) fait état de l'importante réorganisation entreprise à la direction du Comintern fin 1926, après la destitution de Zinoviev, et de la suppression du poste de Président : transformation du Secrétariat en Secrétariat politique, liquidation du Bureau d'organisation, répartition de ses fonctions entre le Présidium, le Secrétariat politique et les Secrétariats de groupes de pays. L'installation de ces derniers Secrétariats est d'autre part signalée dans le rapport destiné à la septième session de !'Exécutif élargi ( Tiitigkeitsbericht der Exekutive der Kommunistischen Internationale, Februar bis November 1926, Hambourg 1926), qui en publie également la liste *. * L'importance de ce document apparaît clairement lorsqu'on lit l'ouvrage de Günther Nollau, Die Internationale (Cologne 1959). La description qu'il donne de cet important chaînon de la direction de l'Internationale est si confuse que presque chaque phrase est entachée d'une erreur matérielle. C'est ainsi que l'auteur a réduit le nombre des Secrétariats de groupes de pays à sept, tandis que le rapport en énumère onze ; au secrétariat pour l'Europe centrale il a « annexé • l'Allemagne qui, en réalité, avait été réservée à un Secrétariat spécial ; qu'il a éliminé la Hongrie du ressort du même Secrétariat, de même que la Turquie et l'Albanie du ressort du Secrétariat pour les Balkans ; qu'il a groupé l'Espagne, l'Italie et l'Amérique du Sud sous le Secrétariat pour les pays latins, alors que l'Italie formait un groupe avec la France, la Belgique, la Suisse et les colonies françaises et que le groupe Espagne-Amérique du Sud englobait aussi le Portugal. L'auteur a pourtant consulté des sources assez nombreuses ; le fait d'avoir ignoré le rapport présenté au septième Exécutif élargi n'en suffit pas moins à rendre son étude de cette question tout à fait inutilisable.

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