Le Contrat Social - anno V - n. 2 - marzo-aprile 1961

116 de professions libérales, de syndicalistes, pour la « paix », etc. Ces groupes nationaux sont affiliés à leur centrale internationale, elle-même partie intégrante de l' « appareil » communiste mondial. Les communistes ont réussi à attirer des LatinoAméricains non communistes dans ces organisations paracommunistes. De1>personnalités politiques de premier plan, commç l'ex-président mexicain Lazaro Cardenas, des intellectuels éminents, des dirigeants ouvriers et même des hommes d'affaires font partie de ces groupes. Un nouvel allié LES ARGUMENdTeSs communistes indigènes et ceux des Soviétiques eux-mêmes se sont trouvés singulièrement renforcés ces deux dernières années. Fidel Castro a servi de ralliement à un élément de la vie politique latino-américaine, qui, bien que non communiste, est désireux de collaborer avec les communistes et de les aider à installer leur autorité sur toutes les nations de l'hémisphère. On peut appeler cet élément la gauche jacobine. Elle désire profondément un changement révolutionnaire dans la structure économique, sociale et politique. Elle souligne la nécessité d'accroître l' «indépendance économique» des pays latino-américains en diversifiant leurs partenaires commerciaux. En même temps, certains éléments n'ont aucune foi en l'efficacité de la démocratie. Ils s'emploient à démontrer que les fondements mêmes de la démocratie, tels que les contrepoids au pouvoir et le respect de « celui qui pense autrement » ne sont qu'autant de «pièges» dressés par les défenseurs du statu quo pour égarer les masses populaires. Puisqu'ils ne croient pas en la démocratie politique, ils ne sont pas en opposition idéologique aux communistes et sont prêts à collaborer avec eux sur le plan national et international. Le phénomène n'est pas nouveau en Amérique latine. Il y a une dizaine d'années, Peron avait essayé de rallier ce groupe autour de sa personne. Il ne réussit pas à trouver des appuis suffisants pour devenir un chef à l'échelle de l'hémisphère. Fidel Castro n'a pas rencontré les mêmes obstacles. Accédant au pouvoir dix ans plus tard, il a su tirer parti de l'impatience ressentie par beaucoup devant les difficultés auxquelles se heurtent un certain nombre de régimes démocratiques nouvellement instaurés sur le continent. Biblioteca Gino Bianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE L'entrée des jacobins dans la politique latinoaméricaine permet aux communistes d'élaborer une tactique de couverture, ce qui leur avait été difficile jusqu'à présent. Derrière l'écran de la « révolution indigène », ostensiblement menée par les jacobins, les communistes essaient de devenir un allié et même une partie intégrante d'un mouvement de réforme profonde. Le succès ou l'échec de leur entreprise dépend dans une large mesure de la capacité des partis de la gauche démocratique, comme l' Accion democratica vénézuélienne, le M.N.R. bolivien, les Apristas péruviens et d'autres qui sont au pouvoir ou sur le point de l'être, à effectuer graduellement et démocratiquement les changements révolutionnaires indispensables dans la vie économique et sociale du continent. Si ces réformes sont menées à bien, les communistes assumeront à nouveau leur rôle traditionnel dans la politique latinoaméricaine, celui d'un groupe essentiellement étranger, dirigé par une puissance impérialiste étrangère et au service de ses intérêts. QUEL ESTle bilan de la politique soviétique à l'égard de l'Amérique latine depuis la deuxième guerre mondiale ? On peut tirer certaines conclusions. D'abord la région n'a jamais joui d'une priorité de premier plan aux yeux des Soviétiques pendant la plus grande partie de cette période, bien que l'URSS ait toujours été prête à exploiter une situation favorable. Ensuite, jusqu'en r960, ils n'ont réussi que très imparfaitement dans leur pénétration économique. La tournure des événements à Cuba leur a donné l'occasion inattendue d'étendre leur influence ; mais on ignore encore s'ils désirent vraiment assumer les responsabilités. économiques et politiques que ces événements les ont contraints d'endosser. Enfin, l'Union soviétique continue d'inspirer et de diriger le mouvement communiste dans les vingt républiques latino-américaines. Bien que les P.C. aient pour la plupart une importance relativement mineure dans leurs Eays respectifs, à l'exception peut-être de Cuba, Ils représentent un noyau irréductible de partisans fanatiques que le Kremlin peut utiliser à sa guise. ROBERT J. ALEXANDER. {Traduit de l'anglais) ,,

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