Le Contrat Social - anno V - n. 1 - gennaio 1961

B. SOUVARINE communiste sont mal implantés et mal répandus dans la vie de notre société... «Il arrive que le travail éducatif et idéologique explique médiocrement et parfois maladroitement les avantages du socialisme, que soient mal utilisées dans tous les domaines de la vie publique les remarquables réalisations de notre patrie destinées à éduquer les hommes soviétiques dans l'esprit du patriotisme soviétique et de la fierté nationale (...) Les adversaires du socialisme intensifient la propagande du mode de vie capitaliste, de l'idéologie réactionnaire du cosmopolitisme( ...) Il est inadmissible de sous-estimer la théorie, ·d'ignorer les cas où les questions administratives, les problèmes économiques concrets, la politique courante sont exposés et étudiés superficiellement, sans interprétation intelligente... «Un autre défaut grave de la propagande du Parti réside en l'étroitesse de sa sphère d'influence, en la faiblesse de ses contacts avec les masses, ainsi que dans sa forme d'expression souvent inaccessible (...) Certaines fractions de la population se trouvent en dehors de l'action idéologique et politique quotidienne (...) Les mesures massives visant à atteindre les larges couches de travailleurs sont rarement bien, voire parfois mal, appliquées (...) On ne s'attache ni suffisamment, ni systématiquement à rendre accessibles et populaires les conférences, causeries, comptes rendus, articles, brochures, études politiques (...) Les déclarations des propagandistes portent parfois l'empreinte de la médiocrité, de la sécheresse et de l'indigence, elles n'intéressent ni les auditeurs ni les lecteurs ... · «Les nombreuses lacunes dans la propagande du Parti s'expliquent par un certain retard que les spécialistes des sciences sociales accusent sur la pratique de l'édification communiste et les tâches du travail idéologique. Nombre d'économistes, de philosophes, d'historiens et d'autres savants n'ont pas éliminé le dogmatisme, ne conçoivent pas la vie avechardiesse et initiative (...) Les Instituts des sciences sociales de l'Académie des Sciences et l'École supérieure du Parti auprès du Comité ·central, les revues théoriques, nombre de chaires de sciences sociales dans les établissements supérieurs ont encore peu de contacts avec-la vie des organisations du Parti et n'apportent pas toujours une aide active et pertinente en matière de travail idéologique... «Une grande partie des militants responsables du Parti, des soviets, .des services administratifs et économiques ne participent pas personnellement à la propagande, oubliant qu'ils devraient s'efforcer sans relâche de rehausser leur propre niveau idéologique, maintenir un étroit contact quotidien avec les gens, expliquer activement aux masses les grandes idées du marxisme-léninisme, mobiliser les travailleurs afin d'appliquer dans la vie la politique du Parti, oubliant que tout cela compte parmi les qualitéslfondamentales et les obligations essentielles de tout comBiblioteca Gino Bianco 3 muniste, à plus forte raison d'un chef communiste.» Sur ce, prend fin le premier quart de l'interminable résolution qu'il a fallu, non sans peine, constamment abréger pour n'en retenir que les quelques lignes les plus explicites. Après quoi «le Comité central décrète» une série de mesures qui doivent tout changer pour le mieux. Elles composent les trois autres quarts de ce texte aussi monotone que catégorique. Là aussi, il faut abréger, se borner à ne retenir que quelques lignes, au grand dommage d'une démonstration qui se dégage de la pauvreté comme de la répétition fastidieuse des formules. * ...... E TEMPS n'est plus où l'infrastructure économi- L que déterminait immanquablement la superstructure intellectuelle, juridique et morale. Ce dogme a vécu. Sous le socialisme soviétique, tout dépend de la propagande, du travail idéologique (et des précautions disciplinaires). «La tâche essentielle de la propagande du Parti consiste à expliquer en profondeur et sous tous leurs aspects les idées du marxisme-léninisme, à montrer comment elles sont appliquées dans la vie au cours de la lutte du Parti pour la victoire du socialisme et du communisme dans notre pays, à enseigner comment utiliser dans une activité pratique le patrimoine théorique accumulé par le Parti», etc. «Dans l'ensemble du travail idéologique une place prépondérante doit revenir à la lutte engagée pour que soit strictement appliqué à l'égard de ceux qui s'abstiennent de participer à un travail socialement utile le principe selon lequel " qui ne travaille pas ne mange pas" (...) Il faut faire en sorte que la propagande comporte moins de verbiage politique ... «Il incombe à la propagande de montrer à l'aide d'exemples éclatants et vivants les avantages du régime socialiste et de l'idéologie marxisteléniniste (...) Il faut combattre impitoyablement certaines manifestations d'apolitisme, de nationalisme et de cosmopolitisme que l'on rencontre encore dans notre réalité soviétique, les .survivances du passé : mépris du travail et du devoir social, dilapidation de la propriété publique, bureaucratisme, corruption, spéculation, flagornerie, ivrognerie, crapulerie et autres manifestations contraires à notre régime. » Là on peut enfin couper court, car les derniers mots résument ce qui ressort de la presse quotidienne soviétique à propos de la fainéantise et du parasitisme qui sévissent en URSS. D'autre part les revues doctrinales du Parti, après quarante ans de régime soviétique et vingt ans de socialisme intégral, exhortent avec insistance les élites à donner vigueur au «principe » tiré non pas de Marx ni de Lénine, mais de la Ile Epttre aux Thessalonicien:s «Si quelqu'un ne veut pas travailler, il ne doit pas non plus manger.» Il n'est donc pas vrai que l'existence détermine la

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