Le Contrat Social - anno IV - n. 1 - gennaio 1960

I. PAVLOV manifestations collectives du réflexe absolu de liberté, notamment celles d,octobre 1956 en Europe centrale et orientale. Il y a des raisons scientifiques de rejeter l'illusion cynique et naïve qui fait croire à la touteA COTÉ de la forme fondamentale élémentaire de l'activité nerveuse, connue et admise depuis longtemps, qui est le réflexe inné, la physiologie du système nerveux a enfin établi l'existence d'une autre forme de cette activité, également fondamentale, quoique plus complexe, le réflexe acquis. Voici quel doit être, aujourd'hui, le plan d'étude de cette question. Il faut, en premier lieu, identifier et classer tous ces réflexes innés, base immuable sur laquelle reposera l'édifice immense des réflexes acquis, constituant la morphologie propre de l'activité nerveuse réflexe. D'autre part, il faut étudier les lois et le mécanisme de l'activité réflexe, tant innée qu'acquise. L'étude des réflexes innés se poursuit depuis longtemps et sera continuée; quant à l'étude des réflexes acquis, elle ne fait encore que commencer et doit attirer davantage l'attention, car elle promet des résultats rapides et importants. Notre exposé d'aujourd'hui a trait à la systématisation des réflexes, et en particulier des réflexes innés. Il est tout à fait évident que la classification actuelle de ces réflexes en réflexes de nutrition, de défense et de procréation est à la fois trop générale et inexacte. Pour être exact, il faut distinguer le réflexe de défense individuelle de celui de la conservation de l'espèce, le réflexe de nutrition étant, lui aussi, un réflexe de défense. Mais cette distinction est, elle-même, arbitraire, la conservation de l'espèce sous-entendant, naturellement, la défense de l'individu. La systématisation ne présente donc, à ce point de vue. aucun intérêt particulier. Par contre, il est indispensable d'avoir une classification précise, une distinction détaillée et une énumération complète de tous les réflexes, chacun des réflexes généraux, connus actuellement, étant en réalité composé d'un grand nombre d'autres réflexes. Seule la connaissance de chacun de ces réflexes en particulier permettra de se reconnaître peu à peu dans le chaos des manifestations supérieures de la vie animale, mise enfin à la portée d'une analyse. Notre laboratoire ne s'occupant pas spécialement de cette question, se contente d'enregistrer les faits de ce genre qui peuvent se présenter au cours des expériences et de les étudier plus à fond lorsqu'il en est de particulièrement saillants. L'un des chiens servant à l'étude des réflexes salivaires acquis (conditionnels, d'après la terminologie de notre laboratoire) a présenté, l'année dernière, des phénomènes tout à fait particuliers. Employé pour la première fois par l'un de nos collaborateurs, ce chien a présenté ensuite, pendant tout un mois, contrairement BibliotecaGino Bianco 51 puissance de la propagande, miroir aux alouettes des apprentis sorciers. Bacon déjà avait dit : « On ne commande à la nature qu'en lui obéissant. » C'est ce qu'on pourrait mettre en exergue au texte de Pavlov. à tous les autres chiens, une salivation spontanée, continue, qui l'a rendu inutilisable. Cette salivation dépend, nous le savions par des observations antérieures, d'une excitation générale, et accompagne habituellement l'essoufflement de l'animal, analogie évidente avec notre émotion, la transpiration étant remplacée chez le chien par la salivation. Une courte période de cette excitation est fréquemment observée chez les chiens au début des expériences, et en particulier chez les chiens peu apprivoisés; celui-ci était, au contraire, très doux et rapidement ami avec chacun de nous; il n'en était que plus étonnant de voir que, pendant plus d'un mois, l'excitation n'a pas cédé, même sur la table d'expériences. Nous entreprîmes alors d'étudier de plus près cette particularité. Et pendant deux semaines, le chien étant fixé sur la table dans une chambre isolée, le même état persista. Le réflexe conditionnel étudié se formait lentement, restait peu intense et subissait constamment des oscillations. La salivation spontanée persistait et même augmentait peu à peu, à mesure que se prolongeait la séance expérimentale. En même temps l'animal était très agité, se débattant dans l'établi, qu'il grattait, mordait, etc. Le chien était essouflé et cet essoufflement s'accentuait vers la fin de l'expérience. Au début de la séance, lors des premières excitations conditionnelles, le chien prenait immédiatement la nourriture qu'on lui présentait, mais, par la suite, il ne la prenait qu'après un intervalle de plus en plus prolongé, ou même ne mangeait que si, pour commencer, on lui introduisait de force les aliments dans la bouche. Nous nous sommes attachés, avant tout, à découvrir ce qui déterminait la réaction motrice et sécrétoire, ce qui, dans les conditions données, pouvait ainsi exciter le chien. Un grand nombre de chiens sont excités par leur position élevée sur la table et il suffit, pour les calmer, de poser à terre l'appareil de contention. Dans notre cas, ce procédé est resté inefficace. D'autres chiens ne supportent pas l'isolement : tant que l'expérimentateur se trouve dans la chambre, l'animal est calme, mais dès qu'il est seul, le chien se met à crier et à se débattre, manifestant une grande agitation. Dans notre cas, encore, ce fait n'entrait pas en ligne de compte. Détaché et laissé en liberté, le chien se couchait le plus souvent aux pieds de l'expérimentateur. Était-il excité par les liens trop serrés qui le cernaient ? Mais les liens relâchés au maximum l'état de choses ne changeait pas, tandi qu'en liberté, une corde, même serrée, mise autour du cou ne gênait nullement l'animal. Nous avons varié à l'infini les conditions. Une seule hypothèse restait, le chien ne supportait pas l'entrave

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