Le Contrat Social - anno III - n. 1 - gennaio 1959

B. SOUV ARINE disant «marxiste-léniniste» et, dissimulant leurs intentions véritables, ne militant contre la Gestapo qu'à l'avantage présumé du Guépéou, ils ont entrepris de transformer leur pays en satellite d'un monstrueux despotisme oriental. Faute d'aide extérieure à main année, ils ne pouvaient dans l'immédiat que créer un État dans l'État au service de l'impérialisme totalitaire qui, depuis la victoire sur Hitler, tient le monde en alarme constante. Mais leur dessein initial demeure, et il ne suffit pas d'avoir récemment réduit leur représentation parlementaire pour les empêcher de poursuivre désormais la besogne de sape et de mine préparatoire à toute tentative de subversion selon leur style. Une sorte de révolution pacifique a commencé en France et changé en partie les institutions politiques, renouvelé en partie le législatif et .l'exécutif, mais sans améliorer les moyens d'information nécessaires à une opinion publique consultée par voie de suffrage universel. Or la prolifération du cancer communiste en France eût été impossible sans la connivence ou l'inconscience de la presse réputée bien-pensante, en réalité complaisante au parti stalinien des fusilleurs qui a osé se poser en « parti des fusillés » sans qu'aucun journal se permît de le contredire 4 • Dans son ensemble, la presse a eu peur des communistes jusqu'à leur récente défaite électorale et ne s'est pas risquée à imprimer des vérités qui lui eussent valu l'animadversion de ces gens sans scrupules. Par ignorance ou frivolité, et tantôt snobisme, tantôt insouciance, elle a accrédité le mythe scandaleux de Staline et favorisé la propagande éhontée du stalinisme sous le couvert fallacieux du marxisme. Par habitude et paresse, elle continue d'égarer ses lecteurs en matière de politique internationale, se prêtant sans discernement aux campagnes et manœuvres soviétiques de « guerre froide». 11 semble pourtant évident qu'un coup de force communiste, nécessairement machiné derrière un « front populaire», ne serait 4. Dana leur organe central, l' Humanitl, les communistes n'ont pu, de 1944 à 1947, mentionner que 176 noms de • fusillés ,, par leurs alliés nazis, alors que plusieurs n'étaient d'ailleurs nullement communistes. Ils s'étaient pourtant targués à grand bruit d'avoir eu « 75.000 fusillés» attestant leun mttites. Cf. Paul Viret : Les 75.000 fusillés communistes, Paris, M.L.S., 62, rue Nationale (13 ). Cette étude minutieuse et irréfutable donne les noms et références qui font justice des allégations communistes. La presse cnti~rc a gardé le tilencc également sur ces faits et sur le travail méritoire de M. Paul Viret, es-chargé de mission par la délégation du Gouvernementprovisoire. Biblioteca Gino Bianco .. 3 possible en France qu'à la faveur· d'une pression du dehors, au cours d'un branlebas général décidé par les successeurs de Staline ; et que par conséquent rien n'importe davantage que la connaissance et la clairvoyance en affaires soviétiques, devenues soviéto-chinoises, toute initiative et toute impulsion sur ce plan essentiel ayant Moscou et Pékin pour origine. Dans les conditions présentes, qui ne font pas honneur à la civilisation occidentale, aucun progrès réel dans les relations extérieures n'est donc concevable sans progrès préalable de l'information sous toutes ses formes, anciennes et nouvelles. Dès 1948, l'Observateur des Deux Mondes remarquait au sujet de la presse : « Ce n'est pas un mal nouveau. Diderot écrivait déjà dans l'Encyclopédie : « Tous ces papiers sont la pâture des ignorants, la ressource de ceux qui veulent parler et juger sans lire, le fléau et le dégoût de ceux qui travaillent. Ils n'ont jamais fait produire une bonne ligne à un bon esprit, ni empêché un mauvais auteur de faire un mauvais ouvrage. » Voltaire ne s'exprimait pas avec moins de sévérité sur les gazettes de Londres « souvent remplies de cette indécence que la liberté de la nation autorise». Et Rousseau de même, définissant le périodique comme « un ouvrage éphémère, sans mérite et sans utilité, dont la lecture, négligée et mépn:sée par les gens lettrés, ne sert qu'à donner aux femmes et aux sots de la . , . . vanite sans instruction », etc. « Le mal n'a fait qu'empirer, avec le progrès technique. A ce point qu'au siècle dernier, Balzac concluait tristement sa Monographie de la presse parisienne : « Si la presse n' existait pas, i'l ne faudrait pas l'inventer. » Que dirait-il aujourd'hui, que diraient les Encyclopédistes devant ce qui tient lieu de presse à notre époque ? La science et le machinisme ont centuplé le « fléau » (Diderot dixit), devenu calamité avec l'imitation des mauvais aspects de l'Amérique. Car il va de soi que nos journaux ont emprunté à ceux des Américains leurs pires défauts sans s'inspirer de leurs bons exemples. « The Nineteenth Century and A/ter, de Londres, n'a pas craint de constater, au cours de la guerre, l'abaissement sans précédent de la presse britannique et d'en dénoncer maintes fois l'obscurantisme. Tout récemment, The Tribune, de Londres aussi, qualifiait de « honte nationale » le niveau de cette même presse. Il est grand temps d'avouer à Paps que notre niveaumoyen est plus bas

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