L'ENSEIGNEMENT EN U.R.S.S. par Norton Les dirigeants de l'Union soviétique ont décidé de réformer chez eux de fond en comble l'enseignement public à tous les degrés, comme le laissait prévoir une longue prose de N. Khrouchtchev parue dans la Pravda du 21 septembre dernier et approuvée par le praesidium du Comité central du Parti. Le 12 novembre, l'assemblée plénière du Comité central à son tour adoptait des « thèses» con.formes dans les 6randes lignes aux «propositions» de Khrouchtchev. Après quoi le vote de résolutions dans le même sens par les divers Soviets suprêmes n'est plus que de pure forme. Selon Khrouchtchev, « nos écoles décennales actuelles ne préparent pas la jeunesse soviétique à une activité pratique ». Il s'agit donc de rapprocher désormais <1 l'enseignement et la vie », de ne plus tolérer l'attitude méprisante des jeunes gens envers le travail manuel. A cet effet, il s'avère indispensable de réviser l'ensemble du système éducatif (hier encore intangible et qui faisait l'admiration ,__....._ES QUATRE ouvrages * sur l'enseignement en URSS, quoique d'ampleur et d'orientation différentes, sont des contributions importantes à une juste a{>préciation des buts et des fonctions de l'enseignement sous un régime totalitaire, par comparaison avec celui d'une société démocratique. Nicholas DeWitt, du Centre de Recherches sur la Russie de l'U Diversité Harvard, auteur du premier en date des quatre volumes en question, a fait œuvre de pionnier dans l'étude du système d'enseignement soviétique, de sa croissance et de son évolution. 1 Alexandre Korol, membre de l'équipe de recherches au ~ntre d'Études internationales de l'Institut technologique du Massachusetts, présente un travail pénétrant sur un sujet plus limité mais d'un intérêt très actuel. 2 De son côté, George Counts, analysteéprouvédes choses soviétiques, met essentiellementen lumière l'usage de l'enseignement à des fins d'endoctrinementpoliBiblioteca Gino Bianco T. _Dodge de tant d'Occidentaux complaisants ou crédules). TouJ les élèves devront désormais travailler dans la production parallèlement à leurs études secondaires et acquérir une formation professionnelle. Des écoles du soir dans les entreprises et des cours par correspondance compléteraient l'enseignement universitaire, etc. Les réformes envisagées comportent de minutieuses dispositions à introduire de bas en haut du réseau scolaire et que les institutions compétentes auront à mettre au point. Une période transitoire de trois ou quatre ans sera nécessaire à la transformation prévue, dont il serait prématuré d'analyser les modalités encore sujettes à révisior. Mais les ouvrages traitant de l'enseignement soviéti<,.ue pratiqué jusqu'à présent gardent tout leur intérêt et l'article qui suit rend compte opportunément des derniers livres publiés sur le sujet en Amérique, livres qui méritent attention et réflexion puisque leurs équivalents n'existent pas en Europe. tique. 3 Enfin, l'ouvrage compilé par George Kline, de l'Université Columbia, apporte, de façon intéressante quoiqu'un peu fragmentaire, des témoignages directs fournis par huit cidevant citoyens soviétiques. 4 L'État et l'individu COMME TOUTE AUTRE forme d'activité s'exerçant en URSS sous la direction de l'État, l'enseignement soviétique est conçu comme une arme au • 1. Nicholas DeWitt : Soviet Professional Manpower, lts Education, Training and Supply, Washington, National Science Foundation, 1955. 2. Alexander G. Korol : Soviet Education for Scie,ace and Technology, New York, Technology Press and John Wilcy & Sons, Inc., 1957. 3. George S. Counts : Th, Chall,ng, of Soviet Education New York, McGraw-Hill Book Co., Inc. 1957. <4. Georae L. Kline (Bd.) : Soviet Bducarion, New York, Columbia Univcr ity Pres 1957.
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