344 pendante. 7 En Syrie et au Liban également un « Conseil national arménien », formé de réfugiés arméniens, apporta à l'Union soviétique son appui ardent. Une fois ces vastes territoires incorporés à l'Union s~vié.tique à l'es~et Istanbul pratiquement e1;1tre~es mams des ,s~v1ets à l'ouest, la Turquie n aurait pu que se res1gner à demeurer une petite nation impuissante ou se laisser intégrer dans un empire moyen-oriental projeté par les Russes. L'URSS aurait eu alors des frontières communes avec l'Irak et la Syrie et sa position dans le monde arabe serait devenue prépondérante. Le climat international, de plus en plus défavorable, n'a jamais permis la réalisation de ces projets; mais Staline maintint ses revendications jusqu'à sa mort. Elles furent à la base de l'animosité qui marqua les relations soviéto-turques jusqu'à la disparition du despote soviétique. Dans l'Iran voisin, une percée vers le sud fut projetée en 1945-1946, quand arriva pour les Russes le moment de retirer leurs troupes d'Iran conformément aux accords du 2 janvier 1942. Un « Parti démocratique azerbaïdjani » apparut en 194 5 dans les provinces septentrionales de l'Iran occupées par les Soviets. Sous la direction d'un comm11niste éprouvé, J aafar Pichevari il s'empara du pouvoir et installa un gouvemerr:ent 7. A Memorandum Relating to the Armenian Question publi~ par le Comité !lational arménien, avril 1945 ; Th; Frontier betw_eenArmenia and Turkey as Decided by President Woodrow Wilson November 22, 1920, Comité national arménien (sans indication: de lieu ni date de publication). Bibl1otecaGino Bi.anco LE CONTRAT SOCIAi~ prosoviétique à Tabriz. Les troupes soviétiques stationnées en Iran empêchèrent les forces iraniennes d'intervenir et Moscou refusa de tenir ses engagements et de retirer ses troupes. Vers la même époque un régime du ·même genre s'~tablit au Kurdistan, autre province septentrionale de l'Iran. Les deux territoires, situés entre la frontière turco-irakienne et la mer Caspienne, avaient évidemment été « travaillés » en vue de le~r. intégration aux républiques soviétiques vo1smes. · A la fin, cédant à une forte pression politique de~ puissances occide~tales, Staline accepta de retirer ses forces armees d'Iran, mais non sans avoir d'abord obtenu de l'Iran la création d'une compagnie pétrolière mixte soviéto-iranienne dans les provinces septentrionales voisines de l'Union soviétique (avril 1946). C'est ainsi que se termina la deuxième poussée soviétique vers le sud ( 1945-49). Des vastes plans éch~audés par la .Russie soviétique il ne lui revmt~ colll?1e bu~ de guerre, que · la petite Albanie, maigre prise au regard des visées grandioses de ses dirigeants. Mais ces visées ne se sont pas évanouies. Il est vrai que l'initiateur de ces immenses projets est mort et que son principal collaborateur termine sa carrière en Mongolie extérieure. Mais d'autres membres de la vieille équipe restent actifs et les hom1!1es nouveaux, ,e~ aussi, poursuivent le travail de leurs predecesseurs. La tactique a changé, le but reste le même : placer le MoyenOrient sous la seule tutelle de l'URSS. (Traduit de l'anglais) DAVID J. DALLIN cr • , I
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==