Le Contrat Social - anno II - n. 3 - maggio 1958

]. WSZELAKI Mais le nombre des emplois féminins vacants n'attei- . , . gnw.t qu un ners du nombre des femmes sans travail enregistrées, et peut-être 5 % de leur nombre total effectif. Près de la moitié des salariés - soit quelque 450 000 personnes - ayant atteint l'âge de la retraite continuaient de travailler ne . , pouvant pas vivre de leur pension; à Varsovie la proportion était de 72 %, et l'on comptait parmi eux 1 200 salariés de plus de 75 ans. 24 Depuis les événements d'octobre 1956 des facteurs divers ont contribué à la fois à réd~ire le chômage ou au contraire à l'accroître. Le nombre des chômeurs augmenta à la suite de la libération des prisonniers politiques et de la réduction de la bureaucratie de l'État et du Parti, de la police et des forces armées ; il s'accrut également lorsque des entreprises surpeuplées et déficitaires durent licencier des ouvriers et des employés. D'importants licenciements saisonniers étaient attendus pour l'hiver 1957-1958; l'année précédente, ils avaient atteint 225 000 personnes. Mais d'autre part du côté positif, l'exode vers les villes s'est ralenti par suite des nouvelles libertés accordées aux campagnes, libertés qui ont exercé une action vivifiante sur le développement de l'agriculture, et qui ont eu diverses répercussions heureuses, provoquant par exemple une demande d'ouvriers agricoles. Le nombre des emplois supplémentaires dans le secteur privé n'atteignit que 50 000 environ, 25 chiffre bien plus bas que celui que l'on escomptait. Retranchés dans leurs postes administratifs, les éléments staliniens ne lâchèrent guère la bride à l'initiative privée, et l'administration provinciale interpréta les lois dans le sens le plus restrictif ; au cours de la seconde moitié de 1957, le nombre des « cessations de commerce » égala probablement celui des nouvelles installations d'artisans et de commerçants. Parmi les réfugiés polonais récemment parvenus dans les pays occidentaux, on compte des artisans et des petits commerçants ruinés en 1957 par une fiscalité vexatoire, spécialement en Silésie. D'autre part, les municipalités remettaient en service, dans les « bourgs pourris», de nombreuses usines qui étaient restées inactives depuis leur nationalisation, dix ans auparavant. La crise de chômage fut également atténuée par le départ de Pologne de travailleurs appartenant aux minorités allemande et juive; mais l'effectif réduit de ces minorités ne cesse de diminuer, tandis que celui des Polonais rapatriés <l'Union soviétique augmente. Les chiffres qui concernent ces mouvements de population sont trop incomplets et trop peu sûrs pour être reproduits ici : le marché du travail était fluide et confus, des centaines de milliers de personnes perdirent ou trouvèrent un emploi en 1957. Le Gouvernement affichait un optimisme officiel : « Les choses ne sont pas encore parfaites, mais elles vont mieux. » Il s'opposait à la discussion publique du problème. Po Prostu fut interdit, 24. A. Rajkiewicz, ibid., 1951, n° 10. 25. La Tribune du peuple, 13 septembre 1957. BibliotecaGinoBianco 163 et sa rédaction exclue du Parti pour avoir soutenu, entre autres, « la thèse absurde et entièrement fausse de l'existence de 2 millions de chômeurs et de personnes superflues en Pologne» 26 • L'opinion publique était sceptique et méfiante : vers la fin 1957, il ne restait pas grand-chose du capital de confiance dont jouissait à ses débuts le régime de Gomulka. Certes, la thèse officielle correspondait en partie à la réalité. Il y avait effectivement pénurie de maind' œuvre dans certaines professions et dans certaines régions. On manquait de mineurs, d'ouvriers du bâtiment et d'autres ouvriers spécialisés ; on avait également besoin de travailleurs dans les fermes d'État (ces parias de l'économie planifiée) d'instituteurs et de gens de maison. La zone oui va' en direction d.u sud-ouest, de l'ancienne Pruss~ Orientale à la Silésie, manquait de main-d'œu,Tre, cependant que le reste du pays en possédait en excédent. Le nombre des emplois offerts dépassait celui des chômeurs inscrits, mais ces derniers n'avaient pas les aptitudes ou la formation nécessaires. Il s'agissait donc, en fin de compte - toujours selon la thèse officielle - d'un chômage technologique, que rien n'empêchait en principe de résorber. Sans doute ... mais même un État totalitaire ne peut expédier des armées àe chômeurs dans l'Ouest du pays, où il n'existe pas de logements disponibles et où aucune construction n'est prévue, pas plus qu'il ne peut transformer en ouvriers qualifiés des mères de famille avec des enfants à • nourrir. En Pologne, les perspecti,,es plus lointaines demeurent sombres. Les prévisions d'emploi pour les jeunes travailleurs sont loin d'être bonnes : la demande de diplômés de l'enseignement supérieur et professionnel reste insuffisante. « Nous devons faire quelque chose, constatait M. Kabaj., autrement notre jeunesse pourrait bien se révolter. » Après 1959, date où le nombre de jeunes gens âgés de 16 ans parviendra à son plus bas niveau d'aprèsguerre, les classes annuelles atteindront deux fois leurs effectifs actuels. « A partir de 1960, nous devrons employer chaque année, l'agriculture mise à part, environ 500 000 personnes de plus », a déclaré le responsable polonais du Plan. 2 7 Le nombre de nouveaux emplois proposés était d'environ 240 000 en 1956, 200 000 en 1957 ; les prévisions ne sont pour 1958 que de 106 000, dont seulement un tiers dans l'industrie. 28 A la lumière de ces chiffres, il semble pratiqueme11t in1possible d'atteindre le taux annuel de 500 000 et de s y maintenir pendant de longues années. Le comité chargé d'établir les « perspectives » pour la p 'riode 1961-1975 prévoyait que la population des can1pagnes déjà surpeuplées augmenterait de 2 700 000 personnes - ce qui revient à admettre l'accroissement du chômage latent ; aussi un d s chefs du régime a-t-il fait le proc s du plan et rec mmandé 26. Ibid. 11 oct br 1957. V ir au si 1ïn1 , 21 avril 19 8. 27. S. J cdry h w ki La Tribune du peupl , 29 avril 1957. . 28. Id., ibid., 29 d mbr 1 7 · A. Zmudn, ibid. 3 j nv1 r 1958.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==