Le Contrat Social - anno II - n. 3 - maggio 1958

N. J_A.SNY collectivisation de 1929-30 n'ont pas été complètement éliminées. On en a d'amples preuves. La plus convaincante est l'information suivante contenue dans un « Appel du Parti et du Gouvernement aux producteurs agricoles » du 17 janvier 1957 : Les bas rendements, ne dépassant pas 3-4 quintaux à l'hectare, que beaucoup de kolkhozes et de sovkhozes obtiennent depuis plusieurs années dans les régions de Novgorod, de Pskov, de Kostroma, de Velikilouki et autres lieux de la RSFSR, en Biélorussie et dans les pays baltes, sont en premier lieu le résultat ... Même en portant le rendement à 6 quintaux à l'hectare pour arriver aux moyennes des territoires en question, cela paraît indiquer un rendement atteint dans certaines des régions énumérées il y a déjà cent ans ou davantage. Opérer avec des moyennes pour des pays aussi vastes que l'URSS n'est d'ailleurs pas très concluant. Dans les conditions spéciales de l'agriculture soviétique, cela induit facilement en erreur. Il n'est pas douteux que même en 1957 beaucoup de kolkhozes aient distribué par troudodien 4 seulement une livre de grain et l'équivalent en argent d'une livre ou deux du pain le plus grossier, c'est-à-dire, au total, une rémunération nettement inférieure au minimum vital. Les informations sur les ventes au détail dans les régions rurales, corroborées par les données sur les revenus en argent de la population agricole, indiquent la faiblesse des achats totaux de biens de consommation par cette population. Les ruraux, par tête d'habitant, dépensent environ quatre fois moins que les citadins. Quelques privilégiés seulement, y compris les constructeurs des satellites artificiels, vivent bien en URSS. L'inégalité est grande même dans la population agricole. La condition du paysan moyen est en vérité déplorable. N'espérant pas remédier à ces maux, les . , ., . , ' autor1tes sov1et1ques ont commence a renoncer au système kolkhozien. Un changement fondamental est actuellement en cours, des fermes collectives (kolkhozes) aux fermes d'État (sovkhozes). La part importante prise par les sovkhozes au défrichement des terres vierges est naturelle : cette aventure très hasardeuse convient beaucoup mieux à l'État qu'à des groupes de colons. Mais on élargit aussi l'activité des sovkhozes - aux dépens des kolkhozes liquidés - dans les régions autres que celles du tcher4. Le troudodien est l'unité de paiement des kolkhoziens. Elle équivaut en moyenne à environ deux tiers d'une journée de travail. [ Voir dan1 ce mime numéro, en p. 179, le cotnpte rendu dt l'ouvra1e de M. Wron1ki.l • BibliotecaGinoBianco 157 noziom (terres noires). Il s'agit des régions dont l' « Appel » cité plus haut déplore les bas rendements. La mécani~ation dont s'accompagna la collectivisation y fut réalisée sans fournir les machines agricoles appropriées. Ces régions ne recevaient pas assez d'engrais pour remplacer le fumier fourni autrefois par les chevaux. Qu'on ajoute à cela la « direction » et le « contrôle », la « recommandation » de présidents de kolkhozes par le Parti, etc., et les raisons de la situation critique de ces régions deviennent claires. Après coup, en 1957, il a été révélé que la conversion en sovkhozes avait commencé en 1954, c'est-à-dire avant toute possibilité de relèvement. D'après les plus récents renseignements, il paraît probable que la transformation des kolkhozes en sovkhozes est en cours dans toutes les parties de l'URSS. Bénédiktov, alors ministre des Sovkhozes, déclara en 1956 que la conversion des kolkhozes en sovkhozes devait se faire avec l'accord des paysans. Il est possible qu'en l'occurrence cet accord soit réel. Les paysans soviétiques qui, comme ceux du monde entier, sont prof ondément attachés à leur terre et à leur exploitation, sont peut-être heureux maintenant de se débarrasser du bienfait de la « propriété collective » du modèle soviétique et se félicitent de devenir des salariés, perspective qui leur faisait horreur il y a trente ans. Il est particulièrement significatif que la liquidation des kolkhozes et leur remplacement par des sovkhozes semble se réaliser sur une vaste échelle dans les pays baltes qui ne connaissent que depuis peu les bienfaits de la collectivisation (en grande partie depuis 1949). Ces pays sont proches de la Pologne et de la Hongrie où le sort fait aux kolkhozes en automne 1956 (ils furent liquidés presque du jour au lendemain) ne peut pas ne pas avoir affecté les paysans des régions soviétiques limitrophes. La transition aux sovkhozes actuellement en cours est peut-être le commencement de la fin du système kolkhozien . (Traduit de l'anglais) N. IASNY Addendum. Depuis que cet article a été écrit, de grands changements se sont produits. L'autorité des MTS sur les kolkhozes a été abolie en novembre 1957. Certains changements sont intervenus aussi dans l'exercice de l'autorité du Parti, mais la nature de ces changements n'e t pas encore clair . L'organisation spéciale du Parti chargée de ce r" 1 a peut-être été suppri1née et le Parti se c ntent ra désormai de l'exercer par 1 intermédiair des présidents de kolkhoze (dont 90 pour cent nt membre du Parti) ainsi que par e cellule dan

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