Le Contrat Social - anno II - n. 3 - maggio 1958

154 sont situées dans le sud-est de la Russie d'Europe et surtout en Sibérie occidentale et dans le Kazakhstan. Ce dernier à lui seul représente 20 millions d'hectares défrichés. La plus grande partie de ces terres se trouvent dans des régions où les précipitations atmosphériques étaient considérées récemment encore comme inférieures au minimum nécessaire à une exploitation rentable (30 cm par an ; en Amérique du Nord, le minimum admis est légèrement plus élevé). En outre, de grandes superficies des nouvelles terres ont des sols excessivement salins. Un autre important facteur négatif est l'érosion éolienne considérable. A long terme, l'entreprise des terres nouvelles est une affaire très problématique. Dans un avenir assez proche, une partie non négligeable de ces terres devra être rendue aux herbages et le rendement des autres sera probablement bas, sans doute une moyenne d'environ 4 quintaux seulement à l'hectare, nets de semences. Toutefois, dans les quelques années qui viennent, la terre conservera encore la grande fertilité accumulée pendant qu'elle était en herbe. Avec des précipitations au-dessus de la moyenne comme en 1956, la production serait abondante. Mais elle fournirait une aide considérable même pendant les années de pluviosité moyenne. En 1954, Khrouchtchev expliqua la nouvelle tentative par le fait que « nous ne pouvons pas attendre >> l'expansion de la production agricole des anciens territoires. En 1955, année de mauvaise récolte dans les nouvelles terres, il ne dit rien du tout. En 1956, la campagne de défrichement fut proclamée le plus grand événement de l'histoire mondiale. Les temps historiques selon Khrouchtchev ne sont guère étendus. Khrouchtchev, l'expert en agriculture, comme il s'intitule lui-même, a découvert que le maïs peut être cultivé partout en URSS et même très au nord (Finlande). Mais il est reconnu que le maïs ne peut mûrir partout en URSS et que dans les parties septentrionale et même centrale on est obligé de le cultiver comme fourrage vert ou pour l'ensilage. Au début, Khrouchtchev , . . . precon1sa1t avec une assurance imperturbable l'ensilage séparé des épis (comme fourrage pour les porcs) et des tiges (comme fourrage pour le gros bétail), mais la pratique ne s'est pas établie. La surface cultivée en maïs fut portée de 3,5 millions d'hectares en 1953 (chiffre minimum depuis de longues années) à 23,9 millions en 1956. Mais alors que les 3,5 millions d'hectares en 1953 étaienr exploités pour le grain mûr, 9,3 millions d'hectares seulement furent cultivés ainsi en 1956 : sur les 14,6 millions d'hectares rés~rvés au fourrage vert et à l'ensilage en 1956, Biblioteca Gino Bianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE moins de la moitié étaient pour l'ensilage. De la superficie consacrée au fourrage vert, une partie substantielle fut complètement perdue (des déclarations officielles le reconnaissent). L'une des plus importantes « victoires >> de ces dernières années sur le front agricole fut le grand accroissement du rendement en lait par vache dans les kolkhozes (près de 60 pour cent en 1953-1956). Il ne paraît· pas douteux que dans une large mesure cet accroissement ait été dû à l'expansion des ensemencements de maïs et notamment à l'échec du plan de Khrouchtchev d'ensilage séparé des épis et des tiges. On garde le silence en URSS sur le coût élevé des résultats obtenus par les deux campagnes en question. Le transfert des machines et de la main-d' œuvre da-ns les terres nouvelles a certainement affecté défavorablement la production des anciens territoîres. En 1955, il se peut que la totalité des rentrées nettes des terres nouvelles n'ait pas suffi à couvrir ces pertes. L'expansion considérable de la culture du maïs empêche certainement de semer en temps voulu le blé d'hiver dans le sud, de récolter les pommes de terre dans le centre et le nord, etc. Le maïs est en partie cultivé sur des terres qui autrement seraient restées en jachère. Il y a donc perte sur d'autres cultures. Quels que soient les résultats acquis par les campagnes de défrichement et d'expansion de la culture du maïs, ils auraient été moindres en l'abse~ce des principaux facteurs qui ont stimulé le relèvement de la production, notaminent l'augmentation sensible des prix payés aux travailleurs agricoles. Organisation L'UNE, DESIDÉESconductrices de la politique de Staline dans les villages (et ailleurs) était que « le samotiok [ cours naturel] ne sera pas toléré)). C'est aussi une· des idées majeures des dirigeants post-staliniens et en particulier de Khrouchtchev lui-même. Les changements qu'on a pu observer depuis Staline peuvent être considérés comme des améliorations de la ligne adoptée par ce dernier. Les points suivants sont à considérer à cet égard : , a. Pouvoir du parti ; pouvoir des MTS ; b. Les kolkhoziens doivent montrer de J l'initiative ; c. Répartitions aux kolkhoziens en argent plutôt qu'en nature; marchés kolkhoziens; échange de produits; d. Planification décentralisée.

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