Le Contrat Social - anno I - n. 4 - settembre 1957

276 3° Sur le témoignage décisif de Michel Sajine, confié d'abord à Max Nettlau, puis réitéré par écrit et de vive voix (dont L. Dorival fait arbitrairement bon marché, mais que Nettlau tenait pour véridique). 4° Sur l'opinion de M. Dragomanov (que L. Dorival ignore ; est-ce pour n'avoir pas à la récuser?). 5° Sur l'opinion de V. Spassovitch, avocat au procès des compagnons de Netchaïev (que L. Dorival passe aussi commodément sous silence). Contrairement à ce qu'écrit L. Dorival, nous n'avons pas fait état du témoignage de N. Outine : le nom de celui-ci figure, en passant, dans une citation, et il n'ajoute ni ne retranche rien à l'exposé. Enfin, la phrase sur Bakounine qui ne « niait pas » son œuvre est de Dragomanov, non d'Outine (on ne saurait s'y tromper). Elle signifie que Bakounine se comportait entre intimes autrement qu'en public. Une discussion des autres erreurs de notre contradicteur serait fastidieuse. Demandons seulement : et la Confession de Bakounine, est-elle aussi de Netchaïev? 11 en est qui poussent un peu loin le « culte de la personnalité » de Bakounine. A L'APPUI DE NOTRE EXPOSÉ sur K. Marx et V. Considerant (n° 3 du Contrat Social) mentionnant une remarque faite par Georges Sorel dans sa Décomposition du marxisme : « Pour Fustel de Coulanges, les foules sont les véritables agents historiques et les intérêts mènent le monde» (p. 193 de notre revue), M. Norbert Flatard nous signale un article des Écrits de Paris (n° de mars dernier) qui précisément se réfère à Fustel et aux « intérêts ». L'auteur de cet article, M. Marcel de Corte, cite ce passage de l' Histoire des Institutions politiques de l'ancienne France : L'influence de la race, l'action du milieu géographique, l'idée du progrès, le fatalisme, l'intervention de la Providence dans les affaires humaines entendue à la /acon de Bossuet, tout cela est sans portée pour l'historien; tout de même le prétendu rôle des grands hommes, des politiques fameux; pareillement encore la prétendue importance des idées pures, des principes rationnels. Qu'est-ce donc que l'historien doit s'efforcer de saisir? Les intérêts - les intérêts matériels des hommes, des sociétés. Car ce sont les intérêts - les intérêts vrais ou illusoires - qui mènent le monde, qui sont à la base de tous les mouvements, de toutes les évolutions sociales, politiques ou autres. Qui connaît les intérêts connaît « les causes des choses». Il y a sous tous les événements humains une sorte de force obscure, latente, irrésistible, qui a été leur vraie cause, qui leur donne leur raison d'être - et cette force, c'est la résultante des intérêts d'une époque, d'une société, d'un monde. Notre correspondant observe que, n'était la terminologie, ces lignes pourraient être signées Marx et Engels, exprimant bien un « déterminisme économique » en son genre, à moins que l'affirmation suivant laquelle les intérêts matériels mènent le monde et sont les causes des choses soit vide de sens. Fustel n'est pas Marx qui n'est pas Fustel, personne ne le dit, mais la parenté de pensée n'est pas niable. M. de Corte l'a si bien senti dans son for intérieur qu'il éprouve le besoin de se précipiter au devant de la constatation qui s'impose. 11 le fait en ces termes : N'allons pas voir sottement et superficiellement en ce diagnostic une préfiguration de l'exégèse matérialiste de l'histoire. A moins d'être un nigaud, chacun sait' què . l'interprétation marxiste est commandée, d'un bout à l'autre, non point par les réalités matérielles, mais par BibliotecaGinoBianco LE CONTRAT SOCIAL l'idée que les hommes s'en font et qui leur a été inoculée du dehors, en faussant leur optique, par la propagande.- Voilà donc Marx enfin taxé d'idéalisme, tandis que les intérêts matériels découverts par Fustel n'ont absolument rien de matérialiste ... M. Flatard cite encore un passage très raisonnable de M. de Corte préconisant une philosophie de l' économie qui « signifie que l'on produit pour consommer, et non l'inverse, et, par conséquent, que le consommateur, je dis l'individu en chair et en os, est le centre même de l'économie». Tchèques, aes Roumains, des Bulgares - ne vadent de la « pr~son des peuples ». lus de 60 passagers polonais du Batory, croisière au Danemark, ont quitté le navire août). Le même jour, on mandait de ckholm que trois Esthoniens, ayant réussi déjouer la surveillance des gardes-côtes en i ltique, se sont réfugiés en Suède. Le 18 août, diplomate polonais demandait asile à Londres. septembre, après les Jeux Universitaires à • Joël Carmichael a étudié les langues orientales à "Oxford, où il a publié en 1955 une édition remarquable 1 f des mémoires de N. V. Soukhanov sur la révolution russe. Spécialiste des questions du Moyen-Orient, il collabore notamment à Foreign Affairs, à la Virginia Quarter/y et à Commentary. • Simone Pétrement, philosophe, auteur de. l'article sur La critique du marxisme chez Simone Weil, a été condisciple de Simone Weil au lycée Henri-IV, puis à l'École Normale Supérieure. Les Presses Universitaires de France ont publié sa thèse principale de doctorat, très remarquée, sous le titre Le dualisme chez Platon, les gnostiques et les manichéens, et sa thèse secondaire a paru chez Gallimard en 1946 : Le dualisme dans l'histoire de la philosophie et des religions. S. Pétrement travaille à un ouvrage attendu sur Simone Weil. • Daniel Kruger, professeur d'économie politique à l'Université de Michigan, collabore au Labor Law Journal et au Journal of the History of Ideas. Ce sont ses nombreux voyages en Chine et aux Indes qui l'ont amené à s'intéresser à la notion d'impérialisme et à s'efforcer d'en préciser le sens. • Le professeur Sidney Hook, disciple et ami de John Dewey, enseigne la philosophie à l'Université de NewYork. Docteur en philosophie de l'Université Columbia, il a étudié aussi en Allemagne et en Russie. Parmi ses ouvrages qui ont une audience bien au delà des milieux académiques et universitaires, nous ne mentionnons que les principaux : The Metaphysics of Pragmatism, Chicago, 1927. From Hegel to Marx, New-York, 1935. John Dewey: an Intellectual Portrait, New-York, 1938. The Hero in History, New-York, 1945. Education for Modern Man, 1953. The Ambiguous Legacy : Marx and the Marxists, 1955. En français, les éditions Gallimard ont publié Pour comprendre Marx, en 1936. ~ <=> 7 ,,,> .;. /J~RIMERIE HEMMERLÉ,,,PÉTÎT & Cie 2, 4 t 4 bis, rue de D__ynïette, Paris 2• ( Le gérant : P: Andler ! épôt légal : 48 trimestre 1957 N° pression : 3336 - Imprimé en France

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