Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

46 LA BELGIQUE LIBRE artificielle, large de quatre à cinq kilomètres, profonde à peine de trois ou quatre pieds. Des troupes, à la rigueur, y eussent pu s'engager, si la brusque dépression des canaux et des fossés n'y avait ouvert, à chaque pas, des trappes invisibles. Aussi, lorsque gagnés par l'eau, les Allemands voulurent s'enfuir, plusieurs centaines d'entre eux furent · noyés comme des rats. Grâce à ce barrage liquide, les lignes de l'Yser devenaient intenables, et si, depuis un an, les pertes de l'armée belge ont été relativement faibles, c'est à sa protection qu'elles le doivent. Si le contact était immédiat sur tout le front, comme il l'est devant Dixmude, il y a longtemps que nos effectifs, insuffisamment renouvelés, seraient, ou à peu près, réduits à rien. Mais, d'autre part, ce serait une erreur de penser que sans l'inondation la bataille de l'Yser e-0.tété perdue. Quand elle arriva sur le front des troupes, l'ennemi, sur presque tous les points, était déjà en échec, les renforts français étaient entrés en action. Aux premiers jours de la bataille, l'armée belge, nous l'avons dit, n'avait d'autre appui que les 6.000 fusiliers marins de l'amiral Ronar'ch. , 60.000 hommes à peine tenaient tête héroïquement à sept divisions allemandes. Mais, de jour en jour, la pression ,allemande devenait plus forte. Si Nieuport et Dixmude nous restaient, grâce à l'acharneBiblioteca Gi'10 B a'lco

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